Une rente-pont genevoise torpillée par le Grand Conseil

Genève • Le projet allait plus loin que Loi fédérale sur les prestations transitoires pour les chômeurs âgés (LPtra), votée en 2020 et qui doit entrer en vigueur dans le courant de l’été.

Face au chômage des plus de 50 ans, l’Alternative (PS, Verts, Ensemble à Gauche) a concocté un projet de rente-pont sur le modèle vaudois. Celle-ci aurait octroyé une aide financière, permettant de cotiser à l’AVS et au 2e pilier, dès 57 ans révolus, afin de préserver les futures rentes AVS en évitant à ces personnes de demander des rentes anticipées, ce qui diminuerait leur rente à vie. «Nous connaissons les méfaits d’une fin de vie professionnelle extrêmement compliquée qui passe par le chômage, par l’aide sociale, puis par rien du tout, puis par une AVS avancée, non seulement matériellement, mais aussi psychologiquement, ce qui annonce une vieillesse très difficile», avaient expliqué, lors d’une audition en commission, Jacqueline Cramer, présidente de la Plateforme des aînés, et de Mme Irina A. Ionita, secrétaire générale de la même association.

Le projet allait plus loin que Loi fédérale sur les prestations transitoires pour les chômeurs âgés (LPtra), votée en 2020 et qui doit entrer en vigueur dans le courant de l’été. La rente-pont fédérale ne s’adressera en effet qu’aux chômeurs et chômeuses en fin de droit, âgé.es de 60 ans ou plus et qui peuvent justifier de 20 années de cotisations, dont 5 au moins avant l’âge de 50 ans.

Il allait aussi plus loin que le projet du Conseil d’Etat d’allocations-pont, proposé par le Conseiller d’Etat MCG Mauro Poggia et précédemment refusé par le Grand Conseil, prévoyant dès 61 ans ou 62 ans une allocation-pont (soit 4000 francs par mois) qui permettait à la fin de la période chômage d’avoir un pont de 18 mois.

«Ce projet de loi se veut une alternative à l’exclusion du marché de l’emploi et à l’appauvrissement des demandeurs d’emploi âgés», a souligné Jocelyne Haller (EàG). «Ce projet trop généreux pourrait inciter les employeurs à se déresponsabiliser des seniors avec la conscience tranquille», lui a rétorqué Anna Roch pour le MCG. «Nous devons donner des réponses durables à un problème durable et pas seulement des solutions d’urgence comme dans la Loi Covid», a renchéri Pierre Eckert, député écologiste. Pour la Conseillère d’Etat Nathalie Fontanet, «il faudrait renforcer le maintien dans l’emploi plutôt que de viser une nouvelle politique sociale». L’entrée en matière a été refusée par 52 voix contre 36.