Défendre la laïcité républicaine

Neuchâtel • Le POP s’oppose à la loi sur la reconnaissance des communautés religieuses.

Aujourd’hui, seules les Églises protestante, catholique romaine et catholique chrétienne bénéficient de la reconnaissance d’intérêt public dans le canton de Neuchâtel. Adoptée par le Grand Conseil en 2020, la Loi sur la reconnaissance d’utilité publique des communautés religieuses (LRCR), soumise au vote le 26 septembre, vise à définir les conditions à remplir par les communautés ainsi que la procédure menant à la reconnaissance et les effets de celle-ci. Les conditions de cette acceptation comprendront notamment le respect de l’ordre juridique suisse et des libertés fondamentales, une transparence complète sur les activités de la communauté ou une implantation de longue date dans le canton. La loi prévoit également la possibilité de retirer la reconnaissance d’intérêt public à une communauté si celle-ci cessait de respecter les conditions fixées dans la loi. Pour le Conseil d’État, qui appelle à approuver la loi, «celle-ci est nécessaire car elle permet d’encadrer la diversité religieuse croissante que connaît notre société». Un référendum a été lancé par le PLR et l’UDC, deux partis qui considèrent que c’est au peuple et non au Grand Conseil de décider de reconnaître ou non l’utilité publique de communautés religieuses.

A gauche, si le PSN, les Verts et solidaritéS appellent au oui, le Parti ouvrier et populaire (POP) s’y oppose. La formation considère que le canton doit se limiter au principe de laïcité inscrit dans sa Constitution. «La religion est une affaire privée, liée aux croyances personnelles de chacune et chacun. Elle ne doit pas interférer avec le fonctionnement de l’État et de la société. Cela n’empêche pas la liberté religieuse, qui y est également inscrite et permet de vivre une spiritualité librement choisie (Cst art.16)», souligne le parti. Il ne veut pas non plus d’un enseignement religieux à l’école publique.

Se distanciant de la droite, qui voudrait l’introduction dans la loi d’un référendum facultatif pour la reconnaissance de toute nouvelle communauté religieuse, le parti dénonce un «risque de stigmatisation bien réel» de la communauté musulmane. «A nos yeux, la laïcité est un concept primordial de notre République, c’est pourquoi une solution à la genevoise nous paraît la meilleure avec l’absence de reconnaissance des communautés religieuses, tout en permettant la possibilité d’un statut d’utilité publique lorsque certains critères sont remplis», conclut le parti.