L’octogénaire Centrale sanitaire suisse toujours aussi active!

Histoire • Rappelons que la CSS est née en 1937, quelques mois après la fondation de la Centrale sanitaire internationale sous l’égide du mouvement communiste international.

Formation de sages-femmes traditionnelles au Guatemala, octobre 2020. (© CODECOT)

Elle avait pour but de soutenir, sur le plan médical, les Républicains espagnols. La CSS a notamment envoyé en Espagne des médecins et des ambulances. Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle s’est engagée aux côtés des maquisards français et des partisans italiens, ainsi qu’en Yougoslavie auprès de l’armée de Tito contre la Wehrmacht. Après une période de relatif sommeil, dû notamment à l’atmosphère anticommuniste régnant pendant la guerre froide, elle renaît en 1964 sous le nom d’Aide au Vietnam, puis à nouveau de Centrale sanitaire suisse. C’est dire que cette organisation ne s’est jamais voulue «neutre». Elle s’est toujours donnée pour mission de soutenir les peuples luttant pour leur indépendance, leur liberté et leur dignité. Alors que la partie alémanique a rejoint en 2002 medico international, les sections latines ont pris le nom de Centrale sanitaire suisse romande (1). L’action de celle-ci s’est beaucoup diversifiée, on le verra.

La solidarité écornée

Le 18 septembre, son Assemblée générale a eu lieu, comme chaque année, à Vaux-sur-Morges (VD). Elle a été suivie d’un repas canadien fraternel chez le professeur de médecine honoraire Jean-Pierre Guignard, l’un des «piliers historiques» de la CSSR. Laissons de côté la partie administrative de l’AG, sinon pour dire que Viviane Luisier a décidé, après neuf années, de renoncer à la présidence et a été remplacée par Luisa Sanchez.

Ce fut l’occasion de faire le point sur les actions en cours en 2020, certes affectées par le coronavirus. Mais comme l’a dit la nouvelle présidente, la pandémie «aura surtout permis de réaffirmer que la solidarité est la clé de la réussite en période de crise». Hélas, c’est le moment qu’a choisi la DDC, sous l’impulsion du conseiller fédéral Ignacio Cassis, pour changer les directives de financement. La CSSR recevra donc 70’000 francs de moins… Heureusement, elle pourra toujours compter sur le soutien de la Fédération genevoise de coopération (FGC) et sur celui de la Fédération vaudoise de coopération (FEDEVACO).

Objectif santé

Les actions en cours portent notamment sur la santé maternelle et infantile, dans plusieurs pays d’Amérique latine (Guatemala, Nicaragua, Guatemala, Mexique, Equateur). La CSSR travaille toujours en collaboration étroite avec des partenaires locaux. En Bolivie, elle participe à la lutte contre le SIDA. Autre terrain d’action, la Palestine, où elle propose un soutien psychosocial aux enfants ex-détenus par les Israéliens, et cela sous la forme de dramathérapie. Les participant.es à l’AG ont également eu l’occasion de visionner un petit film étonnant.

Trois femmes sahraouies qui ont fait des études de biologie en Algérie, élaborent un projet, actuellement au stade expérimental, d’élevage de poissons du Nil en plein désert, où la température monte jusqu’à 50 degrés! Si ces fermes à poissons réussissent, elles contribueront à améliorer la qualité alimentaire de la population sahraouie, mais l’accès à ces réfugié.es dans les zones libérées par le Polisario, dans des camps près de Tindouf en Algérie, est extrêmement difficile.

On le voit, malgré ses moyens financiers limités, la Centrale sanitaire suisse romande reste très active et soutient même des projets audacieux. Si vous désirez adhérer à cette association proche des idéaux que défend Gauchebdo, voyez son site: www.css-romande.ch

1 Pour plus de détails, voir: Pierre Jeanneret, 75 ans de solidarité humanitaire. Histoire de la Centrale sanitaire suisse et romande 1937-2012, Editions d’en bas, 2013, 262 p.