Pierluigi Fedele, l’heure de vérité

Jura • A une semaine du second tour des élections

Pierluigi Fedele va-t-il créer la surprise dimanche prochain au second tour des élections cantonales ? Si d’aucuns voient déjà le ticket gagnant pour le gouvernement avec les cinq meilleurs candidats au premier tour (2 PDC, 1 PS, 1 PCSI et 1 PLR), l’homme de Combat socialiste-POP n’en jouera pas moins crânement sa chance, suivi d’un septième larron, l’Indépendant Alain Gebel (3,9%).

Dixième le 22 octobre avec près de 17% des voix, le jeune candidat a décidé de poursuivre l’aventure pour défendre un deuxième siège de gauche, après que le parti socialiste ait décidé de ne pas présenter de colistier aux côtés de la ministre sortante Elisabeth Baume-Schneider. « Le PS s’étant retiré, c’était pour nous une obligation politique d’avoir un deuxième candidat de la gauche au second tour, nous avons mené toute notre campagne sur le thème du renforcement de celle-ci », rappelle Bernard Burkhart. Pour le militant historique du POP jurassien, lui-même ancien candidat à l’exécutif cantonal, cette présence au second tour consacre également les efforts déployés par l’équipe de campagne de CS-POP, qui a réuni quarante personnes issues de ses deux composantes. Ce week-end, les militants distribueront encore 10000 tracts.

Dans l’immédiat, il restait à savoir si le parti socialiste appellerait ou non à voter Pierluigi Fedele. Mardi soir, le comité directeur du PSJ a accordé son soutien à la gauche de la gauche, mais il n’y aura cependant ni campagne ni liste communes.

Le report attendu des suffrages socialistes suffira-t-il à renverser la vapeur et faire tomber le deuxième siège démocrate-chrétien ? L’appoint des Verts, dont les deux députés nouvellement élus s’apprêtent à rejoindre le groupe parlementaire CS-POP, offre encore un réservoir potentiel de 5% de voix. Et ensuite ? Le capital sympathie du popiste, 33 ans, n’est peut-être pas épuisé, notamment parmi l’électorat jeune. Une chose est sûre : Pierluigi Fedele aura marqué ces élections et pimenté leur dénouement en tenant la dragée haute à ses adversaires. Verdict des urnes le 12 novembre.