André Parrat brillament réélu

Jura élections communales à Delémont • Un grand succès pour la liste Combat socialiste - Parti ouvrier populaire - Les Verts.

Un grand succès pour la liste Combat socialiste – Parti ouvrier populaire – Les Verts.

On doit constater un coup de barre à droite. La gauche perd la majorité au législatif et Gilles Froidevaux, maire sortant socialiste, est en ballotage très difficile. Mais il faut un peu nuancer en constatant un léger recul de l’UDC et une bonne progression de CS-POP-Verts. Et plusieurs élus PCSI (chrétiens-sociaux) semblent moins à droite que certains de leurs prédécesseurs.
Dans l’élection à la mairie, le résultat de Pierre Kohler (PDC) a plus que surpris. Si certains le voyaient en tête au premier tour, personne n’imaginait qu’il monterait à 43%. La majorité des électeurs du PCSI, du PLR (libéraux-radicaux) l’ont préféré à leurs propres candidats. Et ceux qui ont sorti les bulletins des enveloppes du vote par correspondance ont aussi constaté que de nombreux bulletins à son nom étaient accompagnés de votes socialistes, voire CS-POP-Verts, pour les deux conseils.
En regardant les chiffres, la mairie socialiste, et avec elle, la majorité de gauche à l’exécutif, semble perdue. Mais la gauche ne baisse pas les bras. Il est possible qu’au premier tour, certains ont voulu exprimer leur mécontentement à l’égard du maire actuel, mais qu’ensuite, ils hésiteront avant de favoriser l’élection d’un maire de droite. Même s’il y a eu dans la législature plusieurs divergences de vues avec le PS et le maire, CS-POP-Verts et son candidat André Parrat, arrivé en 3e position, ont pris clairement position en faveur de Gilles Froidevaux et feront campagne pour lui.

André Parrat haut la main

Le siège de CS-POP (plus Verts dorénavant) était en danger vu la baisse du nombre de conseillers communaux de 6 à 4. Mais grâce au bon résultat de la liste, arrivée en 3e position, et avec un excellent score personnel, André Parrat a été réélu. Le PS a été victime de la réduction du nombre de sièges qu’il a lui-même proposée et doit se contenter d’un seul siège. Les autres élus sont une PDC et un PCSI, tandis que le PLR a perdu son siège.

Conseil de ville : nette progression de CS-POP-Verts
Là aussi, le nombre de sièges était diminué, de 51 à 41. Les changements majeurs sont la perte de la majorité de gauche (19 sur 41 contre 26 sur 51), le recul socialiste, la montée du PDC, la disparition du groupe UDC et le rééquilibrage au sein de la gauche (8 CS-POP-V et 11 PS, contre 7 et 19 depuis 2004).

CS-POP-Verts obtient 19% des suffrages, contre 13,7% pour CS-POP il y a quatre ans. Quant au nombre de bulletins du « parti », il a passé de 400 à 606. Cette progression ne peut pas s’expliquer que par l’apport des Verts, dont une partie de l’électorat votait CS-POP auparavant. Combat socialiste, puis CS-POP, ayant depuis longtemps défendu des positions écologistes. La liste large à 41 noms a été un bon choix.
Un bémol à la satisfaction quant au résultat de la liste CS-POP-Verts doit être mis quant à la représentation des femmes : une seule élue parmi les 8, et même parmi les 10 (suppléants compris). La liste comportait 18 femmes et 23 hommes. Sans vouloir minimiser le problème, il ne faudrait pas y voir un antiféminisme de l’électorat de la gauche alternative. Ce résultat était prévisible, compte tenu des candidatures.
C’est d’ailleurs les suffrages obtenus sur des listes d’autres partis qui aggravent le déséquilibre. Il y eu d’autres législatures où il y avait plus de femmes que d’hommes élus sur des listes CS ou POP. Au PDC, les cinq femmes candidates sont élues et les huit non élus sont des hommes. Peut-on affirmer pour autant que l’électorat PDC est par nature plus féministe que celui de CS-POP-Verts ?

La gauche conquiert une majorité

Pour la petite histoire, si la gauche perd la majorité au législatif et risque fort de la perdre aussi à l’exécutif, elle conquiert la majorité, là où elle ne l’avait pas, dans les commissions.
Cela est dû au fait qu’avant la répartition proportionnelle, chaque groupe du Conseil de ville a droit à un siège. L’UDC n’a plus de groupe et CS-POP-Verts gagne un deuxième siège. La gauche aura ainsi 5 sièges dans les commissions de 9 membres, c’est-à-dire presque toutes. Mais elles n’ont qu’une fonction consultative.