Les faits sont plus têtus que certains augments

A Neuchâtel, des voix s'élèvent pour remettre en question le système d'élection des exécutifs par le peuple.

A Neuchâtel, des voix s’élèvent pour remettre en question le
système d’élection des exécutifs par le peuple.

Les faits parlent. Ils confirment la crainte des popistes sur l’élection des exécutifs par le peuple.

Il y a quelques années, le Parti socialiste voulait accroître la pratique démocratique au sein des communes. Il lançait une offensive générale à travers l’ensemble du canton pour que les membres des exécutifs communaux soient élus par le peuple. Selon eux, il n’y a rien de plus démocratique qu’une élection directe par les citoyennes et citoyens.
Au moment de la votation les popistes avaient rendu attentif l’électorat que la logique de la démocratie représentative risquait d’être bousculée et compliquerait la compréhension du processus. Mais la population a décidé de suivre le projet socialiste.

Auparavant, c’était les parlements qui désignaient les membres des exécutifs. Cette pratique démontrait une certaine ordonnance dans les prises de décisions. Le Parlement, censé représenter le peuple, désignait ses exécutants et toutes les questions les concernant pouvaient être posées publiquement. La représentativité politique était ainsi assurée.
Désormais, les membres des exécutifs se contorsionnent pour plaire à leur électorat afin de conserver leur mandat tout en se soumettant aux décisions du législatif sur leurs projets. Est-il vraiment démocratique d’être soumis à deux instances et de pouvoir jouer sur les deux tableaux ?

UDC évangéliste à La Chaux-de-Fonds

Dans tous les cas, ce n’est pas plus clair et la conduite de la collectivité communale devient plus sinueuse. On s’en aperçoit à La Chaux-de-Fonds aujourd’hui. Didier Berberat a décidé de quitter son mandat à la Municipalité pour se consacrer à ses charges de conseiller aux Etat. Il sera remplacé par la première des « viennent ensuite » de la liste, selon le système proportionnel, sa camarade Annie Clerc. La même logique verra un UDC très acceptable, Pierre Hainard, remplacé par Jean-Charles Legrix, UDC évangéliste ne connaissant de la politique que les résultats des dépenses publiques !

Lors des élections, les partis présentent pour obtenir une place à l’exécutif autant de candidats qu’il y a de sièges à repourvoir. Il faut obtenir le maximum de voix. Certains candidats s’inscrivent pour faire le nombre. Et voici qu’au hasard d’une démission, ils intègrent les sphères dirigeantes alors qu’ils n’y sont pas forcément bien préparés.

Sur les cinq élus à l’exécutif de La Chaux-de-Fonds seuls deux auront été vraiment désignés à cette responsabilité, Jean-Pierre Veya (POP) et Laurent Kurt (PS).

Comme il fallait s’y attendre, ces successions soulèvent bien des questions. Des voix surgissent pour remettre en cause le système d’élection, même au sein du Parti socialiste. Ce qui démontre que les faits sont plus têtus que certains arguments.