La droite sort ses grands ciseaux

A La chaux-de-Fonds, des investissements en berne.

A La chaux-de-Fonds, des investissements en berne.

La politique communale peut se révéler surprenante, même avec une majorité de gauche. Mardi soir, les élus ont ausculté le budget 2010 de la ville en formulant des propos pas toujours cohérents. Lors de cet examen, la droite a refusé le budget des investissements communaux, demandant à l’exécutif de le réduire de 8 millions sur les 38 prévus. Cette décision a été possible grâce au vote de quatre socialistes qui n’ont pas compris les conséquences de leur décision !

La droite veut moins d’investissement, mais surtout couper, trancher et se plaint de l’abandon de certains objets. Pour se justifier, elle tape contre l’exécutif, le soupçonnant même de n’avoir coupé que dans les postes de crédit qui feront râler la population. Il est vrai que des thèmes chers à la droite (la sécurité en particulier) et l’entretien routier figurent aux mesures de réduction. Alors que certains investissements culturels ont été épargnés.

Pour la droite, il suffirait de dire « trop, c’est trop » pour régler les difficultés, même au sein de la commission financière au sein de laquelle des solutions auraient pu être trouvées.

Image de double sauveur

Pascale Gazareth, porte-parole du Parti Ouvrier et Populaire (POP), a relevé que la baisse des investissements n’est pas un hasard, mais une politique constante de la droite qui continue sa pression pour faire baisser les impôts. Elle a mis en évidence que l’essentiel des investissements auxquels l’exécutif propose de renoncer réside dans des dépenses d’entretien et de renouvellement d’équipements en fin de vie. Pour l’intervenante, il ne s’agit pas d’une réelle économie, mais d’un report sur les années prochaines. Plusieurs de ces retraits de projets annulent les 5 millions votés à l’unanimité en septembre dernier pour lutter contre la crise économique. « En résumé, on donne 5 millions un jour, et on retranche 8 millions le lendemain en se donnant des airs de sauveurs les deux fois », a expliqué la popiste.

Cette attitude doit être mise en relation avec les pertes de recettes découlant des mesures prises en matière de fiscalité : on baisse les impôts, mais on coupe dans l’entretien indispensable des infrastructures, quitte à ne pas réparer des fuites d’eau. Celles-ci coûtent une petite fortune, payée chaque année par l’ensemble des consommateurs d’eau de la ville. Autrement dit par toute la population et de manière non proportionnelle au revenu des gens ! L’incohérence est totale, irresponsable et dramatique si l’on songe à la situation actuelle des entreprises de la construction et aux conséquences probables sur l’emploi.

En finalité, la popiste n’a pu que prendre acte du rapport. Mais elle a invité l’exécutif à présenter des demandes de crédits extraordinaires pour certains objets qui ont un intérêt évident à être réalisés au plus tôt.