Le 29 mars dernier, le législatif a voté un crédit de 3,5 millions de francs pour la réhabilitation du Musée d’histoire. L’UDC a lancé un référendum contre cette dépense, en prétendant qu’elle s’opposait surtout aux frais occasionnés par le projet de rénovation de la muséographie, pourtant actuellement obsolète, indigne d’une ville qui figure au patrimoine de l’Unesco. Or, ce dernier investissement se monte à 1,5 million, ce qui représente une charge annuelle (intérêts et amortissement) d’environ 120’000 francs, soit un demi-millième du budget de la Ville ! C’est donc la preuve que l’UDC, selon sa détestable habitude, a lancé ce référendum uniquement pour des raisons démagogiques et électoralistes !

Suite au référendum déposé par l’UDC, les électrices et électeurs de notre ville doivent se prononcer sur la rénovation du Musée d’histoire…

Contexte historique

Pour en comprendre les enjeux, il faut l’inscrire dans un contexte. On le sait, La Chaux-de-Fonds dispose dans le domaine culturel, indispensable à la vie spirituelle et communautaire d’une cité, d’outils remarquables : le Musée international d’horlogerie, le Musée des beaux-arts, le Théâtre à l’italienne, la Salle de Musique, la Bibliothèque.

Ces réalisations, liées à notre industrialisation, ne sont pas tombées du ciel. Elles sont l’œuvre d’une bourgeoisie cultivée, humaniste et entreprenante et d’une population à majorité ouvrière ouverte à l’idée d’un progrès social et culturel.

Les Chaux-de-Fonniers sont à juste titre fiers des objets qu’ils ont produits alliant précision, techniques innovatrices et esthétique. Le Musée d’horlogerie, par ses magnifiques collections, en témoigne.

L’enjeu du projet

Mais dans cette offre manque à l’évidence un indispensable complément : comment ont vécu ceux qui ont fabriqué ces objets si significatifs ? Comment le travail, la production, étaient-ils organisés, quels étaient les rapports entre « ouvriers » et « patrons » (ce sont les termes historiques) étant entendu qu’à La Chaux-de-Fonds, il y a eu certes des conflits, des luttes, mais aussi des dialogues, des négociations, des accords.

Bref, quels étaient les attentes, les craintes et les espoirs, comment vivait-on le temps qui passe, les loisirs, la vie associative musicale, théâtrale, sportive, sociale et politique au sens large du terme ?

Voilà ce que la muséographie du Musée d’histoire rénové se propose de nous faire découvrir, en travaillant sur des symboles choisis et mis en relation avec ce que permettent les moyens didactiques d’aujourd’hui. Ce projet s’inscrit donc dans la logique de notre histoire, laquelle se continue puisque nous assistons à un retour de la production dans notre région, qui vient d’être reconnue comme site industriel et urbanistique remarquable par l’Unesco.

Large soutien

Les diverses associations de la ville, notamment celles des immigrés, dont l’apport extraordinaire à la vie économique et culturelle sera mis en évidence, ont déjà témoigné de leur intérêt et de leur soutien à cette intéressante rénovation.

Vue à court terme

Au Conseil général, tous les partis l’ont approuvée. Tous ? Non, sauf un, l’UDC.
Pour ce parti, c’est « trop cher » et il est parvenu, certes de justesse, à obtenir les signatures validant son référendum avec quasi un seul argument : les impôts vont augmenter.

En réalité, le crédit demandé est « modeste » – 3,5 millions – et figure au budget des investissements prévus, de telle sorte que la menace d’une hausse d’impôts est fausse et significative de la démagogie de l’UDC. En fait, elle trouve inutile tout investissement culturel. L’argent pour elle doit être consacré à la défense « des petits ». Mais en même temps, elle soutient la révision de la Loi sur le chômage (LACI), qui pénalise encore plus les demandeurs d’emploi et reporte des charges très importantes sur les communes dont notre Ville fait bien sûr partie…

Perspectives

Cependant son référendum a le mérite d’ouvrir un riche débat et de constituer des solidarités qui montreront que l’étroitesse de vue de l’UDC n’est pas ce que veut La Chaux-de-Fonds, ville ouverte tant à son passé qu’à son avenir.