Assez de cette pénurie de logements !

LAUSANNE • La Municipalité doit favoriser les logements en coopératives et réquisitionner les appartements vides.

La Municipalité doit favoriser les logements en coopératives et réquisitionner les appartements vides.

On dit parfois, comme boutade, qu’il est bon d’avoir parmi ses amis un dentiste et un garagiste… A Lausanne, on ajoutera qu’une connaissance dans une agence immobilière est également précieuse.

La pénurie de logements est telle qu’aujourd’hui, sans un sérieux coup de piston, la recherche d’un appartement s’apparente à une course de fond, à l’issue toujours incertaine. Allons-nous accepter longtemps encore que de plus en plus de familles populaires soient rejetées hors de la ville, ne pouvant plus se permettre les loyers indécents exigés ? Il n’y a pourtant aucune fatalité dans la situation actuelle, qui résulte largement d’un manque de volonté politique.

Bien sûr, il faut saluer l’aménagement futur d’un éco-quartier : en mettant l’accent sur les aspects environnementaux, ce type de construction permet de sensibiliser par la pratique la population aux enjeux écologiques. Mais avant de s’interroger sur les bienfaits du tri sélectif ou le rendement des panneaux solaires, certaines couches sociales – travailleurs, familles modestes, étudiants – aimeraient trouver un toit à Lausanne, qu’il soit recouvert d’un tapis de mousse végétale ou pas !

Taux de vacance à 1,5%

C’est maintenant à la mise en place d’un plan d’urgence qu’il faut appeler, devant permettre qu’un réel droit au logement soit appliqué en ville. Le POP propose ainsi que des terrains communaux soient cédés pour la construction de logements à des fondations ou coopératives à buts non-lucratifs. Un recensement des logements et locaux vacants doit être réalisé, devant permettre la mise en demeure des propriétaires refusant leur mise en location ; de même, des réquisitions doivent être possibles, visant à mettre ces espaces à la disposition de ceux qui en ont besoin. Lorsque le taux de vacances est inférieur à 1,5%, toute expulsion d’habitants doit être rendue illégale si ces derniers n’ont pas retrouvé de logement : s’il est inadmissible de mettre à la rue des locataires des catégories modestes, c’est encore plus scandaleux en période de pénurie. Enfin, la politique de destruction d’immeubles à loyer modéré au profit d’appartements de moyen et haut standing (plus intéressants fiscalement) doit être remise en cause : le cas échéant, la commune doit intervenir en refusant d’accorder des permis de transformation ou de démolition.