Marianne Huguenin fait de Renens sa seule priorité

Elections communales • Le 13 mars se dérouleront les élections communales vaudoises. A Renens, la gauche (Fourmi Rouge, PS et Verts) part unie pour briguer cinq sièges à l'exécutif. Avant cette échéance, la syndique de la ville de l'ouest lausannois revient sur cinq ans de législature, notamment de transformation urbanistique et fixe ses priorités pour la prochaine.

Le 13 mars se dérouleront les élections communales vaudoises. A Renens, la gauche (Fourmi Rouge, PS et Verts) part unie pour briguer cinq sièges à l’exécutif. Avant cette échéance, la syndique de la ville de l’ouest lausannois revient sur cinq ans de législature, notamment de transformation urbanistique et fixe ses priorités pour la prochaine.

Ville ouvrière, Renens est aussi devenu un centre de création avec l’arrivée de l’Ecole cantonale d’art, qu’est-ce qui a changé dans votre ville depuis 2006 ?
Marianne Huguenin Je crois que l’image de la ville a changé. Il y a eu l’arrivée de l’ECAL, avec sa renommée mondiale, son dynamisme, ses 600 étudiants, son bâtiment magnifique réalisé par un des meilleurs architectes du monde. Il y a eu aussi des constructions et rénovations réussies et rondement menées de 2 collèges. Il y a surtout eu notre rénovation réussie après un processus de débat mené jusqu’au bout, de manière très démocratique, de notre chantier de la place du Marché et du centre de Renens. D’autres projets, qui semblaient lointains et utopiques, sont en route, par exemple la transformation de la Gare et le tram. Je sens beaucoup de plaisir et de fierté à ce que « Renens bouge ! », comme me le disent les gens, autant les gens de Renens que ceux de l’extérieur. Il y a comme une confiance en soi, une envie que la ville devienne plus belle, plus « ville ».

Renens est inclus dans le projet d’agglomération Lausanne-Morges. Qu’en attendez-vous, notamment au niveau des infrastructures ?
Non seulement nous sommes « inclus » dans le projet d’agglomération, mais je dirais même que nous sommes au centre de ce projet, et avec l’Ouest lausannois, un des moteurs de l’agglomération. Grâce au travail effectué autour du Schéma Directeur de l’Ouest lausannois (SDOL) que j’ai la chance de présider, nous étions prêts quand sont arrivés les possibilités de faire financer par la Confédération des projets qui devaient être intercommunaux. Le projet de tram Renens – Flon est né dans les projets du SDOL, comme d’ailleurs celui qui est en cours, de doubler l’offre des bus dans cet Ouest trop longtemps dédié à la bagnole. Ce travail nous a permis de voir notre région avec un autre œil, d’en déceler les potentialités, et d’agir. Par exemple, en sortant du dessous de la pile le dossier de la Gare de Renens, qui devait depuis longtemps bénéficier d’une rénovation et d’une transformation, mais qui avait surtout besoin que les communes s’emparent de ce dossier pour le faire aboutir tant au niveau des CFF que de la Confédération et du canton. Outre la Gare, le tram et le développement d’un fort réseau de bus, nous avons également des cofinancements prévus pour de la mobilité douce (stations vélo, pistes cyclables).

La municipalité de Renens compte 5 élus de gauche. Qu’est-ce qu’apporte une telle majorité de gauche pour une ville ?
Cette majorité de 5 élus de gauche à l’exécutif sur 7 existe depuis 2006 seulement. Avec mon élection à la syndicature, cela a renforcé encore cette forte présence du POP qui compte deux élus. Elle a permis d’asseoir de façon plus stable la majorité de gauche, dont il faut rappeler qu’elle est plus récente que celle de Lausanne, qui date de 1997. Nous avons pu ainsi développer largement la politique de la jeunesse en engageant un délégué jeunesse, qui a pu mener avec les jeunes de nombreux projets culturels et sportifs (comme par exemple l’ouverture des salles de gymnastique en hiver),. Nous avons aussi engagé une déléguée de l’intégration, qui elle aussi représente maintenant un lieu de contact et de projets important comme l’aide accrue aux cours de français, tant généraux que spécifiques (introduction à l’école, ou en collaboration avec des EMS par exemple). Nous avons aussi pu aller de l’avant dans la politique culturelle, ainsi que dans ce développement des transports publics et des mobilités douces, thèmes qui n’étaient pas très à la mode à Renens avant !

Renens compte plus de 50% de résidents étrangers. Comment parvenir à faire coexister cette diversité de population pour éviter le racisme ?
C’est un des thèmes qui me tient à cœur, et je crois que déjà simplement le dire, le mettre en avant, en faire un des enjeux de la vie politique à Renens aide à le poser, à le faire exister. Notre conseil communal compte maintenant de nombreux élus étrangers ou simplement venus d’ailleurs, et tout le travail culturel, d’intégration et la politique de la jeunesse, ainsi que le soutien aux associations sportives et diverses va dans le sens de la connaissance mutuelle. Ceci dit, il ne faut rien idéaliser, et nous avons, comme partout, des réactions racistes ou simplement d’envies ou de méfiance, exacerbées par la crise de l’emploi et celle du logement. Mais je crois profondément que l’ensemble de la politique menée, des liens tissés, favorise le « vivre-ensemble » et l’acceptation tranquille majoritaire d’un Renens qui est multicouleur.

Quelles sont vos priorités pour la prochaine législature ?
Nos priorités vont être de réaliser les énormes projets que sont pour nous la rénovation de la Gare, et le tram, ainsi que d’avancer dans plusieurs plans de quartier comme la Croisée et les Entrepôts, qui devront à la fois densifier la ville et proposer des logements, mais aussi des quartiers de qualité. Dans le même temps, nous avons des projets culturels comme le Corso ou la Ferme des Tilleuls, encore en cheminement, mais qui devraient nous permettre de doter la ville d’un lieu culturel de qualité et d’un Musée original. Et pour réaliser tout cela, nous devrons aussi tenir compte de nos finances qui ne sont pas celles d’une ville riche, contrairement à ce que veulent nous faire croire ceux qui pensent que la péréquation entre communes a tout résolu. Elle nous a clairement donné un coup de pouce, mais le rééquilibrage entre communes reste tout aussi clairement insuffisant !

Allez-vous vous présenter au conseil national ? Envisagez-vous une carrière au niveau national ?
Non, je ne vais pas me présenter cet automne au National. Ma démission en 2007 était claire, j’ai priorisé ma commune, et je vais continuer à le faire en 2011. J’aime pouvoir rester sur le terrain, conserver une proximité, rencontrer des gens, être présente et disponible lors de moments importants de la vie de la ville.