Claude Leimgruber, dit Léon, était quelqu’un de bien

Hommage • L'ancien conseiller communal du Locle et député cantonal suppléant vient de nous quitter.

L’ancien conseiller communal du Locle et député cantonal suppléant vient de nous quitter.

Les popistes du Locle et du POP neuchâtelois ainsi que beaucoup d’habitants de sa ville sont tristes de la disparition de Claude Leimgruber, dit Léon, enlevé subitement par un infarctus à 69 ans.

La salle de cérémonie du cimetière de La Chaux-de-Fonds était bien petite pour contenir les amis et camarades venus très nombreux lui rendre hommage.
Luc, son neveu, a retracé sa vie, commencée à Lausanne. Il en a souligné les traits essentiels. La gentillesse, son sens de la fraternité, ses liens étroits avec les gens. Autant de marques qui sont liées à la vie de Léon.

Michel Schafter, son ami, a mis en évidence la manière rare qu’il avait, non seulement d’accepter les défauts des gens, mais de savoir les transformer en qualité.

Le dogme de la modestie

Olivier Haussener, le président du Grand conseil, a tenu à souligner qu’au-delà des différences politiques, le député suppléant Claude Leimgruber était un citoyen exemplaire par son engagement et la profondeur de ses convictions. Sa présence fut d’autant plus remarquable qu’il venait de perdre sa mère le jour précédent.
Denis de la Reussille a apporté le message du POP. Il a souligné combien il était difficile de retracer en quelques minutes plus de 40 ans de militantisme et d’engagement pour la cause publique d’un ami. Léon a assumé de nombreux mandats politiques. Il fut conseiller général (législatif) de 1968 à 2000, soit durant 32 ans ! Il fut élu au Conseil communal (exécutif) en 2000 et occupa la responsabilité de l’instruction publique durant 8 ans. Le maire du Locle rappela l’engagement social et politique de Léon qui se traduisait par des actions nombreuses de militant de base, comme il aimait à le relever lui-même.
Toute sa vie il fut un homme disponible pour sa famille, ses amis et son parti. Proche des citoyens, il était à l’aise dans tous les milieux qu’il fréquentait, que ce soit avec ses amis du club de boules, du centre espagnol, autour des terrains de foot, des patinoires ou encore à l’Avivo.

Léon a accompli tous ses actes et engagements avec sincérité, sans arrière-pesées, sans aucun plan de carrière. Il a agi simplement parce qu’il aimait les gens.

« En fait, Léon avait un dogme, celui de la modestie. Ainsi, à de très nombreuses reprises, alors qu’il représentait la Ville du Locle lors d’une assemblée générale, un congrès ou une remise de diplômes, il s’asseyait non pas au premier rang sur les places réservées aux autorités, mais il s’installait parmi le public », a souligné le maire du Locle.

Il a encore cité quelques extraits d’un courrier reçu par un ami du Burkina Faso : « La Commune du Locle a perdu un grand homme. Les années de collaboration avec lui restent dans ma mémoire. Cet homme était un modèle de tolérance, de patience, de droiture et d’intégrité. Il éteignait sans un mot une mesquinerie passagère de son interlocuteur. Il décourageait sans rien dire la médiocrité. Et c’est son sens inné de ce qui est vraiment vrai et important qui, pour moi, en faisait un grand homme, un exemple d’humanité. »

Denis de la Reussille a conclu son allocution par ces mots : « Notre camarade Léon s’est battu toute sa vie contre les injustices, contre la pauvreté, pour un avenir meilleur. Il l’a fait avec conviction, générosité, sincérité et humanisme. En quelques mots, en reprenant une chanson d’Enzo Enzo, notre camarade et ami Claude Leimgruber était juste… quelqu’un de bien. »