Lausanne peut faire encore mieux pour la culture

Elections communales • Candidate à sa réélection, la conseillère communale Evelyne Knecht, est aussi comédienne. De quoi connaître de l'intérieur les conditions de vie des intermittent du spectacle. Elle nous parle des enjeux culturels de la prochaine législature.

Candidate à sa réélection, la conseillère communale Evelyne Knecht, est aussi comédienne. De quoi connaître de l’intérieur les conditions de vie des intermittent du spectacle. Elle nous parle des enjeux culturels de la prochaine législature.

Lausanne en fait-il assez pour la culture en tant que ville-centre ? Que faudrait-il améliorer ?
Evelyne Knecht On ne fait jamais assez pour la culture. Lausanne fait beaucoup, certes, mais on doit regretter le manque de participation des communes avoisinantes qui profitent largement de l’offre culturelle lausannoise, sans contribution financière. Particulièrement en ce qui concerne des communes riches, dont le taux d’imposition est bas.
La Ville et le Canton financent majoritairement les institutions, mais il est difficile de savoir quelle part du budget revient réellement aux artisans de la culture. Par leur soutien direct aux créateurs, la Loterie Romande et différentes fondations privée participent largement au financement, ce qui fait que l’offre culturelle lausannoise est nettement supérieure à ce que financent les pouvoirs publics. Je connais mieux la situation des arts de la scène que d’autres domaines de la culture, mais il faut savoir que, de façon générale, les acteurs culturels participent de fait au financement de la culture, en acceptant des conditions de vie très précaires.

Quelles sont vos propositions en matière de culture ? Notamment pour améliorer le sort des intermittents du spectacle ?
La situation des intermittents est préoccupante. Elle était déjà fragile et elle s’est lourdement péjorée par le vote du 26 septembre. Le seul principe de refuser l’intermittence de nos métiers correspond à tuer la profession. Les nouvelles exigences de la LACI demandent aux professionnels du spectacle de devenir des amateurs, mais si possible avec professionnalisme… En résumé, on leur demande de faire le même travail qu’avant, mais en en faisant un autre métier lucratif à côté. Ce n’est juste pas possible.
Paradoxalement, on vient de créer la HETSR (Haute école de théâtre de Suisse romande) qui forme chaque année des professionnels du spectacle. Pourquoi ?
Lors du vote du budget 2011, en décembre dernier, A Gauche Toute ! a proposé d’augmenter de 25% le budget alloué aux compagnies indépendantes de théâtre et de danse. Cet amendement est passé, c’est un premier signe. Cette mesure ne va pas résoudre tous les problèmes de la profession, mais additionnée à d’autres sollicitations, à d’autres mesures, elle participera à permettre une amélioration des conditions de travail dans ce secteur d’activité.

Les nuits lausannoises sont reconnues à la ronde, mais entraînent aussi des nuisances ou des violences. Quelles sont vos propositions sur le sujet ?
Là… on change de sujet ! Les nuits lausannoises ne concernent pas la culture, mais la consommation. Si l’on veut pouvoir consommer à outrance, et à toute heure du jour et de la nuit, il faut accepter les nuisances qui en découlent. C’est un choix.


(Photo Luc Chessex)