« Nous voulons lutter contre la spéculation immobilière à Nyon »

ELECTIONS COMMUNALES • La municipalité rose-rouge-verte de Nyon a fait le point sur son bilan de cinq ans de législature cette semaine. Elu sortant, le municipal popiste en charge des travaux, de l'environnement et de l'urbanisme, Claude Dupertuis, répond à nos questions.

La municipalité rose-rouge-verte de Nyon a fait le point sur son bilan de cinq ans de législature cette semaine. Elu sortant, le municipal popiste en charge des travaux, de l’environnement et de l’urbanisme, Claude Dupertuis, répond à nos questions.

Tout comme le reste de l’Arc lémanique, Nyon est soumis à une forte pénurie de logements. En avez-vous fait assez dans ce secteur ?
Claude Dupertuis Du fait de la pression genevoise et de l’accroissement de la population, la pénurie de logements est persistante et construire reste toujours une priorité. Nous avons construit 25 HLM durant les 5 dernières années. Nous aurions pu faire mieux, s’il n’y avait pas autant de blocages juridiques du fait des oppositions. Ces retards coûtent beaucoup de temps et d’argent. Toutefois, nous prévoyons de construire un éco-quartier au Stand, en partenariat avec la Coopérative d’habitation à but non-lucratif, coDHa. Cela débouchera sur la construction de 120 appartements, dont 70% seront en loyer HLM ou en loyers abordables. La Municipalité s’est aussi engagée à inscrire 30% de logements d’utilité publique dans ses plans de quartier. Nous voulons lutter contre la spéculation immobilière, en utilisant les deux leviers qui sont à notre disposition : soit l’achat de terrains et leur mise à disposition en droit de superficie.

Durant la dernière législature, Nyon a entamé une procédure de démocratie participative, intitulée CompaNyon, quel bilan en tirez-vous ?
A travers des ateliers qui se sont déroulés de 2006 à 2008, nous avons pu associer la population, en faisant émerger certaines envies de la société. C’est très positif. Cette démarche a permis de renforcer les liens entre les habitants et de ratifier une volonté commune allant dans le sens de la protection de l’environnement ou du développement des énergies renouvelables. Cela s’est traduit par des projets comme celui que nous devons mener à bien d’un Centre multisport à Colovray ou la mise en place d’un concept de mobilité pour la ville pour encourager l’usage des transports publics ou la mobilité douce.

Le déficit que connaît la ville de Nyon ne remet-il pas en question les projets de la Municipalité ?
En début de législature, la ville de Nyon a dû contribuer fortement au fonds de péréquation intercommunal vaudois, notamment à la facture sociale cantonale. Nous avons fait des économies et priorisé nos investissements. Dans le même temps, une hausse du taux d’imposition communale a été refusée en votation en 2007. Depuis le 1er janvier 2011, la charge cantonale s’est allégée, nous continuerons donc à investir du fait de l’accroissement de la population, mais avec prudence.

En tant que responsable de la voirie, votre projet de gestion des déchets, incluant une taxe poubelle a été refusé. Comment allez-vous rebondir ?
Ce projet comprenait la création nouvelle déchetterie, la nouvelle organisation de ramassage au porte à porte, papier-carton déchets verts ménagers etc. ainsi que son financement par la taxe au sac. La taxe a fait capoter le projet. Nous avions pourtant inclus des exonérations et offert les sacs aux catégories de gens précarisés, comme les bénéficiaires du RI, de l’AI ou les jeunes en formation etc. Notre objectif étant bien , à terme, de réduire la quantité de déchets par habitant. Comme le Conseil Communal a refusé le projet, le trouvant trop complet, je continuerai avec le seul projet de nouvelle déchetterie, puis, dès la décision du TF, concernant Romanel, avec le solde du projet.

Le POP nyonnais a connu des remous avec le départ de son conseiller communal, Tefik Rashiti, parti fonder La Gauche. Pourtant, vous vous retrouvez sur la même liste ?
Les deux formations défendent les mêmes valeurs. Il était donc normal de se retrouver sur une liste commune et de ne pas céder à la division. Je suis pleinement satisfait des discussions avec nos partenaires de la Gauche locale.
Quels sont vos chantiers prioritaires pour la législature, si vous êtes élu ?
Je privilégierai la continuité. Nous devons construire des appartements abordables pour chacun, développer des plans de quartier en concertation avec la population, soutenir les petits commerces et les artisans ou petites entreprises, développer des projets concrets pour nos jeunes et nos aînés. Plus globalement, je veux continuer aussi à mener la guerre contre l’exclusion sociale.

10 candidats POP-La Gauche en course

185 candidats se présentent à Nyon pour les 100 places du conseil communal. Pour le législatif, le POP & Gauche en mouvement qui compte sept sièges s’allie avec la Gauche et présente 10 candidats.
La liste est emmenée par le municipal de la ville, Claude Dupertuis. On trouve aussi le conseiller communal Tefik Rashiti, de même que Larry Sarrasin, président de La Gauche-Nyon. Madeleine Forel et Nelly Wuichet, deux fidèles du conseil communal ne se représentent pas. L’objectif de la coalition est de conquérir une majorité de gauche avec le PS et les Verts au législatif, pour la mettre en conformité avec la Municipalité actuellement à majorité rose-rouge-verte.


(Photo Ville de Nyon)