Une liste pour contrecarrer les projets antisociaux

ELECTIONS COMMUNALES • A Yverdon-les-Bains, Solidarité & Ecologie s'est opposé à la taxe au sac et à celle pour les non-pompiers.

A Yverdon-les-Bains, Solidarité & Ecologie s’est opposé à la taxe au sac et à celle pour les non-pompiers.

Ils sont 169 candidats à se présenter au conseil communal d’Yverdon-lesBains. Dans cette course, le groupe Solidarité & Ecologie, devenu Solidarité & Ecologie – La Gauche et qui détient 5 sièges au législatif lance 10 candidats au scrutin du 13 mars. Cette liste est apparentée avec les socialistes et les Verts. « On part apparenté avec les écologistes, même si l’on a été un peu déçu par leur attitude sur le projet de taxe au sac, du fait qu’ils ont refusé tous nos amendements sociaux », relève Mathias Humbert, conseiller communal et membre de La Gauche. L’objectif de la formation est d’assurer une majorité de gauche au législatif pour la mettre en conformité avec celle de l’exécutif, majoritairement à gauche depuis l’élection du socialiste Jean-Claude Ruchet en mars 2009 à la place du radical Rémy Jaquier. « Nous voulons augmenter notre score de 2006, qui était de 6% », précise Mathias Humbert, qui rappelle que la droite part divisée entre UDC, Parti libéral-radical, PDC associé aux évangélistes de l’UDF et aux Verts libéraux. Le Mouvement citoyens vaudois lance aussi 4 candidats. « Ils font campagne sur la mendicité, alors que l’on dénombre 2 à 3 personnes qui font la manche. Ce n’est pas un enjeu pour la population », estime Mathias Humbert. L’ancienne municipale Hélène Grand tire un bon bilan du groupe qui s’est montré très actif. « Nous étions souvent seuls pour refuser des projets antisociaux comme la taxe au sac ou celle pour les non-pompiers », rappelle-t-elle. La Ville d’Yverdon-les-Bains a aussi investi ces cinq dernières années, du fait de l’amélioration de ses finances. « Plusieurs projets que j’avais initiés avant 2006 en tant que Conseillère municipale ont été approuvés durant cette dernière législature. La crèche du Petit phare, de même que le développement des cantines scolaires dans les quartiers, ce sont un peu mes bébés », explique cette sage-femme. Elle se félicite aussi que la Ville se soit dotée d’un véritable Service de la jeunesse, logé dans une bâtisse où sont regroupés plusieurs services (dentiste, accueil parents, etc). La coalition Solidarité & Ecologie – La Gauche se bat pour une ville plus juste, plus démocratique, plus écologique. Le programme de la liste se veut intégratif, en faveur de toute la population, à commencer par les étrangers. En leur faveur, elle veut des cours de français et de formation pour adultes, des projets culturels et sportifs, des médiateurs, un soutien aux parents dans l’intégration scolaire et sociale de leurs enfants. Le but ? Aboutir à une naturalisation spontanée. « Nous voulons aussi défendre la qualité de vie, cela passe par la création de logements à loyer abordable, mais aussi par la promotion de la mobilité douce. Nous défendons la gratuité des transports publics », souligne Mathias Humbert. « Beaucoup de nouveaux logements ont été mis en vente plutôt qu’en location. Il faut maintenant favoriser la construction de logements à loyers modérés », renchérit Hélène Grand. Quant au doctorant à l’EPFL de Lausanne, il défend le principe de la gratuité des musées. « Nous voulons développer aussi la culture alternative. Pourquoi pas un Zinéma à Yverdon ? », se demande-t-il, rappelant qu’il y a près de 6’000 étudiants dans la cité thermale. Alors que la ville d’Yverdon-les-Bains a longtemps été connue pour son secteur industriel ( Hermès a disparu), elle se convertit de plus en plus aux nouvelles technologies, du fait de la présence de la Haute école d’Ingénierie et de gestion et du parc technologique Y-Parc. « Il faut favoriser encore plus les transferts de technologie », note le conseiller communal. La « délinquance » en gare d’Yverdon-les-Bains a fait les choux gras de la presse, qu’en est-il aujourd’hui ? Pour Mathias Humbert, qui fréquente chaque jour la gare CFF, la mise en place de caméras de surveillance voulue par l’UDC n’apporte rien. « Pour l’intégration des jeunes, nous sommes pour une augmentation du nombre d’éducateurs de rue », commente-t-il.

Thomas Jenni, un regard neuf en politique

A l’exécutif, 15 candidats sont en course pour conquérir un des 7 sièges à la municipalité. Si les socialistes lancent leurs trois sortants (Daniel Von Siebenthal, Jean-Claude Ruchet et Nathalie Saugy), les Verts présentent leur sortant Cédric Pillonel et la députée Marianne Savary. De son côté, Solidarité & Ecologie – La Gauche présente le jeune comptable indépendant de 34 ans, Thomas Jenni. Celui-ci tentera de récupérer le siège qu’avait détenu la popiste Héléne Grand-Greub de 2001 à 2006. Face à l’augmentation prévue de la population – on parle d’une hausse prévue de 10’000 habitants à l’horizon 2025, le candidat de S&E-La Gauche veut aussi construire et en fait une de ses priorités. « Yverdon détient des terrains. Il faut les déclasser, mais en évitant que tout soit remis au privé et à la logique de profit », explique-t-il. Créer des places de travail est aussi important, mais pas à n’importe quel prix. « Tous les autres partis sont pour des rabais fiscaux aux entreprises ou à leur défiscalisation. C’est un jeu dangereux à long terme », dénonce-t-il. « Yverdon-les-Bains doit surtout mettre en avant la qualité de sa main-d’œuvre, de même que sa position centrale », précise Thomas Jenni.
Il veut aussi que la démocratie de proximité soit maintenue dans AggloY, projet d’agglomération entre les communes de Yverdon-les-Bains, Gressy, Grandson, Valeyres/Montagny, Chamblon, Pomy, et Cheseaux-Noréaz, en partie subventionnée par la Confédération dès 2012. « Ce projet propose une vision globale du développement de l’agglomération, mais il ne faudrait pas qu’il devienne un prétexte pour reporter systématiquement de petites réalisations utiles à la population et fasse perdre à notre ville trop de son autonomie de décision », souligne-t-il. Dans le domaine social, le candidat défend aussi la création de structures d’accueil parascolaires supplémentaires. « Il faut aller dans le sens d’une plus grande mixité et cohésion sociale » résume-t-il. Quel serait le plus qu’il amènerait à la Municipalité ? Après un instant de réflexion, il parle de son « regard neuf sur la politique ». Une fraîcheur qui peut payer.