20 mars, journée de soutien aux révolutions arabes

SOLIDARITé • Répondant à l'appel du Forum social mondial, des activités sont organisées à Genève et Lausanne.

Répondant à l’appel du Forum social mondial, des activités sont organisées à Genève et Lausanne.

Le printemps des peuples arabes doit être soutenu à bout de bras. Cette année, le Forum social mondial qui s’est déroulé en février 2011 à Dakar a décidé de faire du 20 mars une Journée mondiale de solidarité avec les révolutions de la région arabe.

Un jour avant, à Lausanne se tiendra une manifestation à 11h30 sur la Place de St-François. La manifestation entend apporter sa solidarité avec les révolutions en cours, mais aussi dénoncer les répressions actuelles en Libye et à Bahreïn.

Le lendemain, à Genève, se déroulera une manifestation, suivie d’un meeting festif au siège du Parti du Travail où tout le monde est convié (voir programme). D’autres mobilisations auront aussi lieu en Europe, comme à Bruxelles, Lille ou Barcelone. Ce qui s’est passé en Tunisie ou en Egypte est « un processus révolutionnaire de portée mondiale », rappelle le Collectif contre l’impunité et pour le respect des Conventions de Genève, organisateur de la Journée et de la mobilisation contre la venue de George W. Bush à Genève. « Il faut aussi relever le rôle primordial que les femmes ont tenu dans ces révolutions à Tunis ou au Caire », relève aussi Christine Buerer, militante féministe. Cette onde révolutionnaire est pourtant fragile et peut être menacée dans son existence, comme on peut le voir dans la répression féroce qui s’abat en Libye, au Maroc, au Yémen ou à Bahreïn, où les forces de l’ordre ont repris cette semaine le centre de Manama à l’issue d’un assaut sanglant contre des manifestants chiites qui réclamaient des réformes et occupaient la place de la Perle depuis plusieurs semaines. Encore ne parle-t-on pas de la situation de la Palestine où les droits des Palestiniens sont bafoués par Israël en toute impunité. Ou de l’Irak, pays toujours occupé depuis 2003 par des forces internationales.

Les responsabilités des Etats occidentaux

Qu’adviendra-t-il de ces révolutions ? Les forces progressistes, comme le Front du 14 janvier en Tunisie qui regroupe une dizaine d’organisations de gauche, entendent jusqu’au bout faire entendre leur voix pour défendre la révolution et faire émerger définitivement un vrai changement démocratique qui rompe avec la dictature. En quoi ces mouvements nous concernent-ils ? « Sous prétexte de faire face à l’islamisme, les dictateurs de cette région ont bénéficié de la bénédiction des Etats-Unis ou de l’union européenne », rappellent les organisateurs, pointant la responsabilité des Etats occidentaux dans le maintien d’une chape de plomb sur les libertés publiques pendant des années dans ces régions. Ils dénoncent aussi le fait que les banques – notamment suisses – ont ouvert tout grand leurs coffres aux fortunes accumulées par les dictateurs. « Ceux qui pendant des décennies n’ont rien trouvé à redire à l’afflux massif en Suisse de capitaux volés aux peuples, ne cessent, par médias interposés, d’évoquer l’afflux massif d’immigrés venant de ces pays », relèvent-ils encore, dénonçant cette politique du deux poids, deux mesures.

Cette semaine, un débat urgent a d’ailleurs eu lieu au Conseil national, où l’UDC fidèle à son idéal de fermeture a demandé de réactiver les contrôles aux frontières et de renforcer l’effectif des gardes-frontière, alors qu’une une hausse massive de la migration en provenance d’Afrique du nord vers la Suisse paraît improbable. Cette méfiance institutionnelle n’a pas lieu d’être. « Nous sommes contre toute forme d’oppression, d’intervention ou d’occupation de ces régions », préfère rappeler le Collectif contre l’impunité.

Programme

11h00 : Cinéma Bio, Place du Marché, Carouge. Projection de Gaza-Strophe, le jour d’après suivi d’un débat avec Samir Abdallah. Samir Abdallah et Khéridine Mabrouk sont rentrés dans Gaza le 20 janvier 2009, au surlendemain du cessez-le-feu annoncé après la dernière grande offensive israélienne, nommée « Plomb durci ». Abu Samer et Joker, deux militants du Centre Palestinien des Droits de l’Homme de Gaza, guident les deux réalisateurs tout le long de l’étroite bande de Gaza, sur les traces des chars israéliens. Des dizaines de témoins de la guerre israélienne de 22 jours témoignent devant la caméra. Leurs récits frappent par la précision des faits et nous font entrer dans le cauchemar palestinien. Ils sont complétés par des images, dont certaines sont insoutenables, tournées sous le feu de l’offensive israélienne par plusieurs cameramen palestiniens.
14h30 : Place Neuve, devant l’entrée du Parc des Bastions, Genève. Manifestation de soutien aux révolutions de la région arabe et pour la fin de l’occupation de l’Irak.
16h00 : Grande salle du Parti du Travail, 25 rue du Vieux-Billard. Meeting, thé dansant et goûter oriental.

Hammami à Genève

Leader du Parti communiste des ouvriers de Tunisie, Hamma Hammami va donner une conférence à Genève. A l’invitation de l’Association des Tunisiens en Suisse et de solidaritéS, il s’exprimera sur la révolution dans son pays avec la militante féministe Ahlem Belhadj.

Vendredi 25 mars à 20h15 à la Maison des associations de Genève.