Les élèves reprendront-ils le chemin de l’école le mercredi matin ?

La semaine scolaire de 4,5 jours pour les élèves de 8 à 12 ans est au menu des votations du 11 mars.

La semaine scolaire de 4,5 jours pour les élèves de 8 à 12 ans est au menu des votations du 11 mars.

Le référendum contre l’introduction de périodes de cours le mercredi matin a été lancé par la Société pédagogique genevoise (SPG). Mais celle-ci s’avère un peu isolée pour défendre le statu quo actuel. Seul le Syndicat des services publics (SSP), le Parti du Travail, l’Avivo, solidaritéS, le MCG ou certaines associations de parents d’élève – à rebours du Groupement genevois des parents d’élèves du primaire (GAAP) – appellent à voter contre. Derrière leur ministre Charles Beer, les socialistes ont décidé d’appuyer la réforme. Ces derniers considèrent que cette augmentation de l’horaire va donner du temps « à la mise en place sereine du nouveau plan d’études romand, qui renforce les exigences en français et en allemand et introduit l’anglais ». Ils considèrent aussi que l’ajout d’une demi-journée d’école aux quatre dernières années de l’enseignement primaire « renforcera l’égalité des chances » pour mieux aborder le Cycle d’orientation. Pour les opposants, cette augmentation du nombre de cours est loin d’être une garantie de réussite scolaire. « Dans des classes aux effectifs dépassant 24 élèves et à degrés multiples, une demi-journée de cours en plus créera des problèmes accrus de fatigue, de concentration et d’absentéisme », expliquent ainsi les opposants. Ces manques ne seront pas réglés s’il n’y a pas dans le même temps une amélioration de l’encadrement. C’est ce qu’a fait savoir l’Association genevoise des employés des écoles professionnelles (AGEEP) durant la consultation du projet. Elle considère que le retour du mercredi matin à l’école n’est pas la bonne réponse « face à l’insuffisance de moyens pour le cycle élémentaire, à l’érosion du taux d’encadrement et au manque de moyens pour les élèves en difficulté ». Les référendaires estiment que la création de 120 postes supplémentaires annoncés et promis par le Conseil d’Etat seront totalement insuffisants pour rectifier le tir. Ils rappellent que l’équivalent de 300 postes a été supprimé dans les années 90.

Le problème des activités extrascolaires

Deuxième pierre d’achoppement, celui qui touche aux activités extrascolaires. La coupure du mercredi matin pour des activités sportives, culturelles ou linguistiques des enfants reste indispensable et bénéfique, a ainsi estimé une assemblée des délégués du PdT qui appelle à voter non contre le projet. C’est une ouverture pour les enfants et pour leurs parents également. Ces activités doivent même être renforcées et rendues financièrement plus accessibles à tous. Les référendaires ont calculé que près de 6’000 enfants (20% des élèves du primaire) pratiquent des activités extrascolaires le mercredi matin et qu’il n’est pas possible de les déplacer à d’autres moments faute de salles adaptées, de terrains ou d’enseignants disponibles. Un argument mis aussi en avant par solidaritéS durant la consultation. « Les enfants en bas âge, les élèves du premier degré n’ont pas à subir des journées toujours plus remplies, au mépris de leur développement, de leurs rythmes. L’école ne doit pas être calquée sur le monde du travail et les diktats de l’économie », notait la formation.