« Je ferais pression pour la sauvegarde des emplois »

Candidate au Conseil d'Etat à l'occasion des élections complémentaires du 17 juin, la députée socialiste Anne Emery-Torracinta revient sur la fermeture du site de Merck Serono à Genève. Interview.

Candidate au Conseil d’Etat à l’occasion des élections complémentaires du 17 juin, la députée socialiste Anne Emery-Torracinta revient sur la fermeture du site de Merck Serono à Genève. Interview.

Comment réagissez à la fermeture du siège genevois de l’entreprise pharmaceutique allemande ?
Anne Emery-Torracinta Fondamentalement, je suis choquée par ce qui se passe. Merck Serono affiche un chiffre d’affaire et un bénéfice importants. Elle a aussi augmenté les dividendes de ces actionnaires. Il y a un hiatus entre cette situation économique et la décision de fermer le site, même si l’on sait que les multinationales ont des intérêts divergents de ceux des régions qui les abritent.

En tant que candidate au Conseil d’Etat, vous pourriez être amenée à gérer le dossier en cas d’élection. Avez-vous des propositions pour lutter contre ce type de délocalisation ?
La marge de manœuvre des Etats reste étroite, parce que ceux-ci, comme vous le savez, ne contrôlent pas l’économie. Mais si j’étais au Conseil d’Etat, je commencerais par rencontrer la direction de Merck Serono – comme semble vouloir le faire les responsables des départements de l’Economie et de celui de la Solidarité et de l’Emploi, afin de lui faire part de mon indignation et pour faire pression pour la sauvegarde des emplois. Je prendrais aussi contact avec la Confédération et les cantons voisins pour renforcer une pression commune. Il est tout aussi important de vérifier si Merck Serono a bénéficié d’allégements fiscaux. Si tel est le cas, il faut qu’ils soient remboursés.
De plus, je vérifierais, en partenariat avec les syndicats, que la société respecte le protocole de consultation des salariés et que les partenaires sociaux puissent se trouver à la table de négociation. Sans comparer la situation genevoise et celle de Novartis à Nyon, je pense que l’on peut trouver des solutions pour que les choses se passent le moins mal possible. Le personnel doit aussi être écouté et il faut lui permettre de faire des propositions, par exemple, dans la création de nouvelles entreprises. Dans le cas où tout serait fini, je m’engagerais rapidement, avec la promotion économique, à favoriser la création et l’implantation de petites entreprises sur le site.