Réduit, le personnel de Migros est sous pression

Après 127 postes supprimés, le syndicat Unia tire un constat alarmant.

Après 127 postes supprimés, le syndicat Unia tire un constat alarmant.

En tête de file des compagnies régnant sur l’espace commercial suisse, la Migros s’est toujours targuée de véhiculer des valeurs irréprochables et a toujours fait son maximum pour soigner son image. Partenariats pour un commerce équitable, écologiquement et socialement responsables ; produits, dans la mesure du possible, locaux, ainsi que promotion des produits certifiés suisses ; prix abordables, voire prix M Budget ; promotion de et soutien à la scène culturelle suisse et, enfin, pour reprendre les termes employés sur le site internet de Migros, « placer l’Homme dans toute sa diversité au centre des préoccupations ».

Un mot d’ordre que vient de démentir un récent constat émanant du syndicat Unia et portant sur le bien-être du personnel de la filiale Migros Genève. Malgré un bénéfice 2011 de 4,2 millions de francs, qui dénote d’une baisse de 2 millions par rapport à l’année 2010, Migros Genève, dénonce Unia, se permet de « réaliser toujours plus d’économies sur le dos de son personnel ». Avec 127 postes supprimés entre 2010 et 2011, en majeure partie dans le domaine de la vente, une baisse de 30% de personnel engagé pour effectuer les remplacements lors des vacances et, parallèlement, une augmentation de 3,6% en quatre ans du nombre de clients par employé, il en résulte pour le personnel une « surcharge de travail », une augmentation du « stress et un épuisement professionnel », et, surtout, « la crainte de perdre son emploi ».

Migros Genève déclare, de son côté, que « l’adaptation des effectifs, en exact parallèle de la diminution des volumes vendus, s’est faite uniquement par le biais des départs naturels » et parle de 2011 comme d’une « année difficile ». 75 millions ont cependant été investis en 2011 « pour la rénovation de son réseau de vente et sa centrale de distribution » genevoise, souligne un communiqué de presse de Migros Genève, alors que 87 millions seront investis également dans des rénovations en 2012.

Un rapide calcul permet de se rendre compte que « seuls 10% de ces investissements auraient suffi à maintenir les postes biffés en 2011 », dénonce Unia. Le personnel s’est vu octroyer en 2012 une augmentation de salaire de 0,5%, une augmentation de loin pas suffisante pour le syndicat. « Migros Genève a assurément les moyens de mener une autre politique du personnel », juge-t-il, demandant une réelle réévaluation des salaires qui ne serait cette fois-ci pas noyée sous le prétexte d’une « année difficile ».