Un capitaine de pédalo à la barre du PS genevois

Le Parti socialiste genevois a donc d’ores et déjà annoncé qu’il appellerait à accepter la fusion des caisses CEH et CIA en votation. Une position bien tranchée, qui peine cependant à masquer les hésitations et divisions qui traversent actuellement le parti, soulignées récemment par la publication d’extraits de procès-verbal d’une séance du comité directeur… dans...

Le Parti socialiste genevois a donc
d’ores et déjà annoncé qu’il appellerait
à accepter la fusion des caisses CEH et
CIA en votation. Une position bien
tranchée, qui peine cependant à masquer
les hésitations et divisions qui traversent
actuellement le parti, soulignées
récemment par la publication
d’extraits de procès-verbal d’une séance
du comité directeur… dans les colonnes
du Matin dimanche (bonjour la
confiance entre camarades !). Une
séance consacrée à analyser les causes
de l’échec d’Anne Emery-Torracinta au
Conseil d’Etat et à élaborer une stratégie,
au cours de laquelle le jeune président
Romain de Sainte-Marie a
reconnu que le parti se trouve « dans
une relation assez nulle avec les syndicats
». Ça ne risque pas de s’arranger,
avec le SSP du moins. « Faire casquer le
contribuable pour les retraites des fonctionnaires
est un bon moyen de descendre
à dix sièges au Grand Conseil en
2013 et d’être absents du Conseil
d’Etat », estime Sami Kanaan.

Le PS ne va pas se réconcilier non plus
avec les syndicats sur le projet de nouvelle
constitution. Ni avec lui-même
d’ailleurs car la dissonance est totale
entre les socialistes qui approuvent le
texte, ceux qui le jugent inacceptable et
ceux encore qui appellent à voter blanc.
En Ville de Genève, la situation n’est
guère plus brillante. Après avoir accepté
la privatisation de Naxoo, la section
municipale a décidé de… ne rien décider
pour l’élection complémentaire au
Conseil administratif, c’est-à-dire de ne
pas apporter son soutien à Salika Wenger,
seule candidate de gauche.

Un pied dans les institutions et l’autre
dans l’opposition, le parti devient de
moins en moins lisible aux yeux de la
population dans ses alliances, conclues
une fois avec la dite extrême gauche et
l’autre avec la droite comme pour la
Cour des comptes, et dans sa politique
qui hésite entre la sociale-démocratie et
une inclination sociale-libérale. Quant
au programme, il reste vague sur des
thèmes importants, qu’on pense à la
sécurité où le PS propose un improbable
« plan directeur cantonal de la
sécurité ».

Le centre étant déjà bien occupé par les
Verts, les Verts libéraux, le PDC, le Parti
Pirate et le reste, le PS pourrait finalement
rester à gauche et compter sur la
division de la gauche de la gauche pour
lui assurer plus de dix sièges en 2013.