De la vilenie de Cahuzac à la violence entre femmes

Deux énormes déceptions, durant la semaine pascale, qui devrait parler de vie et de paix : la vilenie de Jérôme Cahuzac, ex-ministre français du Budget, vous savez, celui qui devait, notamment, faire la chasse à la fraude fiscale (!), et la découverte (en tout cas pour moi) de la violence entre femmes dans les couples...

Deux énormes déceptions, durant la semaine pascale, qui devrait parler de vie et de paix : la vilenie
de Jérôme Cahuzac, ex-ministre français du Budget, vous savez, celui qui devait, notamment,
faire la chasse à la fraude fiscale (!), et la découverte (en tout cas pour moi) de la violence entre
femmes dans les couples lesbiens.

Deux désillusions, parce qu’on imagine, on aimerait, on souhaiterait que la gauche soit plus honnête
que la droite, qui détient tant de pouvoirs, dont l’économie, et se conduit en prédatrice ; et
parce qu’on imagine, on aimerait, on souhaiterait que les femmes soient moins violentes que les
hommes, surtout au sein des couples lesbiens.

Eh bien non, des hommes de gauche, au plus haut niveau, peuvent aussi être voleurs, menteurs
et se croire au-dessus des lois, avec tout ce que cela représente de mépris du peuple et des
gagne-petit. Eh bien non, les femmes peuvent aussi dénigrer leur partenaire et en venir aux
mains.

Quand on se trouve au sommet de l’Etat, chef ou ministre, on devrait montrer l’exemple, au lieu
de se comporter comme le premier mafieux venu. Et quand on a tant lutté pour être reconnue
dans son identité sexuelle, pour vivre son homosexualité, se mettre en couple, on devrait avoir
de la compréhension pour l’autre, qui a subi les mêmes humiliations, les mêmes rejets, les
mêmes agressions que soi. Si j’arrive à comprendre que des hommes, à qui l’on a dit et répété
depuis l’enfance qu’ils sont supérieurs aux femmes, se mettent à déprécier leur épouse, à l’insulter,
voire à la frapper, quand ils ont trop bu ou sont en colère contre la société (sans les excuser,
naturellement), je suis sidérée à l’idée que des femmes puissent faire de même avec leur partenaire.
Depuis l’enfance, elles ont été éduquées à se taire, à subir, à passer en second. Pour pouvoir
s’en sortir, elles ont dû lutter contre les préjugés et faire leur place. Les homosexuelles doivent
lutter deux fois plus que les hétéros, parce qu’elles ont à affronter une double mise à l’écart.
Cela devrait les rendre fortes, tolérantes envers leurs soeurs, respectueuses de l’Autre, femme ou
homme, d’ailleurs. Comment peuvent-elles se comporter comme les pires des machos ?

C’est le Bureau de l’égalité zurichois qui a mis cette question en lumière, via des affiches « Elle dit
que je suis bête et incapable », « Je n’aurais jamais pensé qu’une femme puisse me battre » avec
l’adresse du site où chercher de l’aide (www.sieundsie.ch). Les recherches américaines, en
avance sur l’Europe, démontrent que la violence conjugale est le troisième problème de santé
chez les couples homosexuels, après le sida et la drogue. Les forces étant plus égales que dans
une relation hétéro, la violence conjugale dans les couples lesbiens est ainsi souvent mutuelle.
Misère !

Deux énormes désillusions au lendemain de Pâques et de la bénédiction Urbi et Orbi, ça fait
beaucoup !