Face à l’insécurité, les Verts proposent un remède de cheval

Le parti écologiste veut créer une nouvelle catégorie d'assistants de sécurité publique pour patrouiller à pied comme à cheval.

Le parti écologiste veut créer une nouvelle catégorie d’assistants de
sécurité publique pour patrouiller à pied comme à cheval.

A Genève, la sécurité est devenue
un thème politique dominant.
Le sujet constitue l’une des clés
des élections cantonales de l’automne
prochain. Les Verts l’ont bien compris.
Pour présenter leurs solutions en
matière de sécurité, les écologistes ont
organisé une conférence de presse aux
Pâquis. Dans ce quartier populaire fortement
urbanisé, des établissements
publics ouverts quasiment 24h sur 24h
attirent les fêtards loin à la ronde et une
petite pègre vivant sur le dos du deal et
de la prostitution. Les agressions, les
vols, la casse, le bruit et la saleté provoquent
l’ire des habitants. Longtemps, la
gauche a nié le problème, laissant le
champ libre aux populistes de droite et
d’extrême droite et finalement à une
surenchère de mesures répressives.

Plutôt que la politique « tout prison »
menée par les autorités genevoises, les
Verts privilégie une stratégie de réappropriation
de l’espace public. A cette
fin, le parti propose de créer une nouvelle
catégorie d’assistants de sécurité
publique (ASP) affectée à des
patrouilles dans les rues les plus touchées
par la délinquance et les incivilités.
Ouverte aux détenteurs de permis
C et aux frontaliers, puisque la gendarmerie
réservée aux Suisses à de la peine
à recruter, cette nouvelle police, forte de
100 à 200 agents, ne serait pas armée,
mais disposerait des pouvoirs d’autorité.
« On veut une police citoyenne »,
explique Antonio Hodgers. Pour le
conseiller national et candidat au
Conseil d’Etat, ces ASP apporteraient
une présence dissuasive par leur simple
présence permanente.

Ces bobbies genevois patrouilleraient
à pied, à vélo et, pourquoi pas,
comme leur modèle anglais, à cheval.
L’idée n’est pas si saugrenue puisque
depuis un siècle la ville de Berne dispose
d’une police montée. Depuis
quelques années, les villes de Hambourg
et Munich se sont aussi laissé
séduire. La présence imposante du cheval
et la position surélevée du policier
inspirent en effet le respect et la sympathie
de la population et des touristes.

Pourquoi créer un nouveau corps
d’ASP plutôt que de renforcer les
polices municipales ? Comme le rappelle
le parti écologiste, les agents
municipaux n’ont pas les moyens
légaux ni matériels de faire face à la
délinquance.

Cette nouvelle police, qui a le mérite
de privilégier l’humain sur la vidéosurveillance,
contribuerait assurément à
renforcer la sécurité, même si, évidemment,
elle ne peut résoudre tous les
problèmes. La limitation des horaires
d’ouverture des établissements publics,
l’interdiction totale des armes, comme
la légalisation de toutes les drogues ou
le rétablissement des contrôles aux
frontières sont aussi des solutions à étudier
sans tabous. Certes, elles ne relèvent
pas toutes de la responsabilité de
Genève, mais rien n’empêche le Canton
de déposer une initiative à Berne.

Il faut renforcer la dissuasion,
comme le proposent les écologistes,
sans oublier la prévention. Rappelons
que la plus fondamentale de celle-ci
consiste à garantir à tous les citoyens,
comme à tous les êtres humains, une
formation, un emploi, un revenu et un
logement dignes.