Genève soutient les militants de Gezi

Plus d’une centaine de personnes se sont rassemblées le 8 juin sur la Place Bel-Air à Genève en soutien aux manifestations en Turquie. « On compte encore de nos jours 15’000 prisonniers politiques en Turquie parmi lesquels des députés, des maires, des conseillers municipaux, des journalistes, des syndicalistes, des étudiants, même des enfants kurdes qui...

Plus d’une centaine de personnes
se sont rassemblées le 8 juin sur
la Place Bel-Air à Genève en soutien
aux manifestations en Turquie.
« On compte encore de nos jours 15’000
prisonniers politiques en Turquie
parmi lesquels des députés, des maires,
des conseillers municipaux, des journalistes,
des syndicalistes, des étudiants,
même des enfants kurdes qui ont eu
l’audace de lancer quelques pierres aux
forces de l’ordre lors des manifestations
», a rappelé à cette occasion Melik
Ozden, co-directeur du Centre Europe – Tiers Monde (Cetim). « Sur le plan
économique, le gouvernement turc met
en oeuvre des politiques néolibérales
avec une orthodoxie inouïe. Il n’existe
presque plus de services publics en Turquie
en main de l’Etat : tout est privatisé
», a expliqué le député socialiste.
« Ce sont surtout ces politiques qui ont
fait descendre dans la rue des millions
de personnes. Certes le bilan de cette
révolte populaire est lourd : trois morts,
des centaines de blessés, dont plusieurs
dizaines gravement, et 5’000 arrestations.
Mais en même temps cette
répression a fait prendre conscience
aux peuples que la liberté, la démocratie
n’ont pas de prix. Il faut les conquérir
et les défendre pied à pied. »

Ce 8 juin, une vingtaine de militants
de Greenpeace ont aussi organisé une
flashmob sur la Place des Nations pour
dénoncer la répression policière brutale.
Depuis le début du mois, l’organisation
écologiste met ses bureaux d’Istanbul
à la disposition d’une dizaine de
médecins afin d’apporter des soins aux
manifestants blessés. « La violence
contre les manifestants doit cesser »,
déclare Kumi Naidoo, directeur de
Greenpeace International. « La liberté
d’expression et le droit de réunion pacifique
sont des principes sacrés, sans lesquels
la démocratie ne peut prévaloir.
Ces principes doivent être respectés par
les autorités turques. »