Le Mondial se prépare dans la violence

Les ingrats ! Voilà que la FIFA concède l’organisation de la prochaine Coupe du monde de football au Brésil et il s’en trouve là-bas pour se plaindre ! Lorsqu’on sait combien certains Etats sont prêts à payer pour avoir l’honneur d’accueillir la grande fête du sport et de l’amitié entre les peuples, pareil comportement d’enfants...

Les ingrats ! Voilà que la FIFA concède l’organisation
de la prochaine Coupe du
monde de football au Brésil et il s’en
trouve là-bas pour se plaindre ! Lorsqu’on
sait combien certains Etats sont prêts à
payer pour avoir l’honneur d’accueillir la
grande fête du sport et de l’amitié entre
les peuples, pareil comportement d’enfants
gâtés choque…

Tandis que – comme lors de chaque édition
– les autorités mettent en scène un
simulacre de ferveur populaire autour
des préparatifs, la police réprime dans la
violence toute contestation. En octobre
de l’an passé, d’importantes manifestations
avaient déjà eu lieu dans la ville de
Porto Alegre contre la privatisation d’un
square : une gigantesque mascotte aux
couleurs de Coca-Cola avait été installée,
tandis que toute activité artistique ou
festive avait été interdite dans l’enceinte
du parc, la gestion de celui-ci ayant temporairement
été confiée à la multinationale.

Dans un pays rongé par les inégalités et
où depuis 2012 le prix des fruits et
légumes a augmenté de 33%, les coûts
astronomiques de l’événement passent
mal. A Rio, ils étaient des milliers à se
rassembler devant le stade Mané-Garrincha.
Le 15 juin, à l’ouverture de la Coupe
des confédérations, une manifestation a
été réprimée dans la violence à Brasilia.

Pareille vague de contestation ne s’était
plus vue au Brésil depuis 1992 et le mouvement
s’amplifie rapidement, relayé par
les réseaux sociaux sous le mot d’ordre
« Viens, viens, viens dans la rue, viens ! »
Interrogée par l’AFP, une manifestante a
déclaré : « Ici, nous avons d’autres préoccupations,
comme le manque d’investissements
dans des choses réellement
importantes comme la santé et l’éducation.
» On lisait sur une pancarte : « Si ton
fils tombe malade, emmène-le au
stade ! »

Scène impensable sous nos latitudes, on
apprend encore que des joueurs de
l’équipe nationale, Dani Alves, Hulk et
David Luiz, ont exprimé leur solidarité
avec le peuple brésilien.