Le PS tend le siège à Bongiovanni

VILLE DE NEUCHÂTEL • Se refusant de soutenir une candidature POPVertsSol, le parti à la rose autorise l'élection tacite du PLR au Conseil communal.

Se refusant de soutenir une candidature POPVertsSol, le
parti à la rose autorise l’élection tacite du PLR au Conseil communal.

La ville de Neuchâtel doit remplacer
le libéral Alain Ribaux
qui vient d’accéder au Conseil
d’Etat. L’élection à l’exécutif de cette
commune se fait par le peuple. Lors
des élections, les partis présentent
plusieurs candidats ce qui leur permet,
en cas de défection lors de la
période administrative, d’avoir
recours aux viennent-ensuite.
Ainsi, Alain Ribaux devait être
remplacé par un des viennentensuite.
Or, aucun n’a accepté cette
responsabilité. Une bien curieuse
pratique pour un parti qui met l’engagement
et la responsabilité personnelle
au coeur de ses campagnes
électorales. Le PLR a finalement
désigné pour ce poste un jeune
juriste de 28 ans, le conseiller général
Fabio Bongiovanni.

Face à cette situation, la gauche
a examiné la possibilité d’une candidature
pour permettre au peuple
de choisir. Le seul respect des
règles électorales aurait justifié une
telle décision. Sur le plan politique,
une élection aurait également permis
de débattre de la prétention du
PLR, qui parle toujours un ton audessus
des autres, mais dont ses
représentants sont souvent un cran
au-dessous ! Cette élection aurait
permis d’évaluer l’état politique du
PLR après sa débâcle des cantonales
ou le parti a perdu six députés
et tous ses conseillers d’Etat, ne
sauvant sa présence que par Alain
Ribaux.

Soutenu par solidaritéS, Le POP
était prêt à assumer une candidature
PopVertsSol et a présenter Olivier
Forel comme candidat pour
prendre le risque d’un engagement
limité à deux ans.

La stratégie, toujours la stratégie

Pour réussir cette opération, l’unité
de tous les partis de gauche était
nécessaire. Mais cette opportunité a
fait chou blanc puisque l’accord du
Parti socialiste n’est pas arrivé. Non
seulement le PS a décidé de ne pas
présenter de candidat, ce qui est la
moindre des choses pour un parti
qui compte deux représentants au
Conseil communal, mais il a
enjoint les autres formations de ne
pas le faire !

Cette position a fâché le président
popiste Valentino Vanoli, qui
estime que son parti est assez grand
pour communiquer aux médias les
choix du POP en toute indépendance
sans recevoir le sermon du
grand frère.

Il faut souligner que la probable
fusion des communes proches de la
ville de Neuchâtel sensibilise les
élus actuels et les responsables du
parti à la rose estimaient qu’il
n’était pas souhaitable d’avoir un
popiste à l’exécutif et contestait Olivier
Forel. La stratégie encore et
toujours la stratégie !

Finalement, après voir fait le
bilan avec le groupe PopVertsSol, le
POP a retiré sa proposition. Effectivement,
sans le soutien du PS, le
risque d’un échec est trop grand et
politiquement peut recommandable.

En conclusion, si la stratégie est
nécessaire, elle ne doit pas être le
but de l’action politique. Cette
manière de faire décourage les électeurs
et explique l’augmentation du
taux d’abstention.

C’est donc tacitement que le PLR
Fabio Bongiovanni accédera à la
municipalité de Neuchâtel… et que
le débat politique n’aura pas lieu.