La gauche affiche son désaccord avec le Trade in Services Agreement

tisa • Une coalition exige que la Suisse se retire des négociations sur l'accord de libéralisation des services.

Une coalition exige que la Suisse se retire des négociations sur l’accord de libéralisation des services.

Composée de partis politiques, de syndicats et d’associations de gauche, une coalition se mobilise pour tenter de faire échouer le Trade in Services Agreement (TiSA). Une pétition a été lancée contre cet accord visant à la libéralisation des services négocié par des Etats membres de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), dont la Suisse. « Concrètement, il s’agit de donner aux entreprises étrangères libre accès au marché national et de les mettre au bénéfice du traitement national dans les cas où il existe par exemple des subventions. Les marchés publics devraient s’ouvrir complètement à la concurrence étrangère, ce qui interdirait au gouvernement fédéral, aux gouvernements cantonaux et aux communes de favoriser des fournisseurs locaux dans le but, par exemple, de préserver des emplois », explique Christine Dellsperger. « Libéraliser les services n’a rien de banal, la vie de chacun peut être directement touchée. Comment se fait-il que des questions aussi fondamentales soient l’objet de négociations en dehors de toute connaissance du public ? », questionne la dirigeante d’Attac. « Cet accord est négocié derrière des portes closes, sans possibilité d’intervention du Parlement et donc sans impliquer la population », souligne Paolo Gilardi. « TiSA est un véritable coup de force contre les services publics et donc aussi contre les besoins de la population », dénonce le syndicaliste du Syndicat des services publics (SSP) et militant de la Gauche anticapitaliste. « Au moyen de l’accord prévu, des multinationales telles que Suez ou Veolia, tentent de rouler dans la farine les pays du Sud. Tandis que le Nord continue de cloisonner son marché agricole, on cherche à imposer la privatisation de l’approvisionnement en eau, du système éducatif et du système sanitaire dans les pays du Sud. Or cette déréglementation des services publics rattraperait ensuite également la Suisse », prévient Stefan Giger, le secrétaire général du SSP. « On peut imaginer que, comme cela sera le cas dans le cadre de l’Accord de partenariat transatlantique, nous verrons la création de tribunaux spécialement créés pour arbitrer les litiges entre les investisseurs et les Etats, avec le pouvoir de prononcer des sanctions contre ces derniers. Tribunaux composés d’avocats d’affaires qui pourraient condamner les contribuables à de lourdes amendes. Par exemple pour des Etats qui sous pression des citoyens refuseraient d’ouvrir leurs marchés aux produits OGM », s’alarme Gavriel Pinson. « Il peut paraître bizarre, mais cela est néanmoins nécessaire de rappeler que le service public est un service dû par l’Etat au public qui le finance. Remettre cela en cause revient à remettre en cause l’existence même de l’Etat, donc du système démocratique », rappelle le président du Parti suisse du Travail – POP. « Les forces syndicales, politiques et associatives réunies dans notre comité Stop TiSA exigent de la part du Conseil fédéral le retrait de la Suisse de cette négociation », indique Paolo Gilardi. « Car, c’est le code génétique de nos sociétés que TiSA pourrait atteindre. »


www.stop-tisa.ch