« Le peuple a la force d’un tsunami »

neuchâtel • Oskar Favre accède au Grand Conseil en remplacement de Jean-Pierre Blaser. Portrait d'un jeune popiste aux idées bien trempées.

Oskar Favre accède au Grand Conseil en remplacement de
Jean-Pierre Blaser. Portrait d’un jeune popiste aux idées bien trempées.

Le POP rajeunit ses représentants au Grand Conseil. Après l’arrivée de Quentin Stauffer aux dernières élections, Oskar Favre complète le rajeunissement de la députation. Ce jeune Loclois de 20 ans est déjà conseiller général (législatif) de sa ville. Cet étudiant en droit à l’Université de Neuchâtel milite au POP depuis environ deux ans. Il est devenu sympathisant du parti depuis sa prise de conscience politique à l’âge de 16 ans environ.

Sa mère est enseignante au Locle et son père ingénieur. Sa famille n’est pas spécialement de gauche. « Cela a d’ailleurs été une surprise pour mes grands-parents qui d’ailleurs m’ont affublé d’un surnom amical et un peu taquin de « rouge de la famille ». Ma famille est pourtant fière que je m’engage pour ma ville et me soutient dans cet engagement », dit-il.

Celui-ci est motivé par le fait qu’il considère que la jeunesse a un rôle majeur à jouer dans la société. « Sans vouloir dénigrer les « vieux », je considère que la jeunesse est plus apte à préparer la société de demain car c’est dans son propre intérêt si celle-ci peut-être meilleure. C’est son propre avenir qu’elle forge et je regrette parfois le désintérêt d’une majorité des jeunes pour la politique. »

Il précise sans équivoque le sens de sa démarche politique : « Je me suis engagé en tant que membre au POP car c’est le parti qui est le plus près de mon idéal. Ayant grandi au Quartier-Neuf au Locle, j’ai dans ma jeunesse toujours fréquenté des ouvriers, des immigrants. J’ai donc toujours fréquenté les « faibles » de la société, ceux qui n’ont rien, ceux dont on profite. J’ai toujours aimé vivre près de cultures différentes, sentir des odeurs de plats du monde sortir des fenêtres des cuisines. C’est ces gens-là que je veux défendre. J’ai pris conscience de la politique au lycée. Ensuite, je ne saurais dire ce qui m’a donné la direction à choisir, mais je crois que mon origine locloise, dont la réputation de ville rouge la précède, a eu une influence sur mon choix. Je pense que les différentes personnes que j’ai fréquentées dans ma jeunesse ont elles aussi eu une influence. Des personnages tels feu Olivier Guyot, mon enseignant en primaire et Francis Baertschi, mon professeur de philosophie en première lycée, tous deux membres du POP. Je suis persuadé que le peuple a la force d’un tsunami mais qu’il faut une étincelle pour déchaîner cette vague. C’est pour cette étincelle que je veux travailler. »

Ses intérêts particuliers sont issus de ses motivations politiques. Il souhaite pouvoir intervenir sur les sujets d’immigration, sur l’intégration sociale, sur l’égalité des salaires. Très lucide, il précise que « ce ne sont peut-être pas des sujets très originaux », « mais ce sont les sujets que je pense fondamentaux pour un avenir qui nous permette de vivre ensemble et mieux ».

En conclusion de cet entretien, Oskar Favre illustre l’avenir qu’il pressent : « Je vois un futur assez sombre malheureusement. La montée des extrêmes, en Suisse comme en Europe, me chagrine particulièrement. Je suis déçu par le culte de l’ignorance et de la haine véhiculé par nos médias. Certes, les partis de gauche d’Europe sont affaiblis, mais je crois que comme le phénix ils renaîtront de leurs cendres. Car tant que la misère et l’oppression seront là, nous serons présents pour les combattre. »