Ada Colau, une alter au sommet

Espagne • la fondatrice de la Plateforme des personnes affectées par l’hypothèque (PAH) pourait accéder à la mairie de Barcelone, la deuxième plus grande ville d’Espagne. «Les gens simples, sans grand appui économique ont montré qu’avec beaucoup d’efforts et implication, pouvaient apporter le changement. Nous allons commander en leur obéissant», a déclaré la candidate de 41 ans...

Avec 25% de suffrages, la liste Barcelona en Comun, soutenue par les communistes et les Verts d’Initiative pour la Catalogne est arrivée en tête des suffrages dans la cité comtale, reléguant au deuxième rang celle du maire sortant de droite, Xavier Trias. La liste obtient 11 conseillers municipaux sur 41, remportant 6 districts de Barcelone. Ce qui permettrait à la fondatrice de la Plate-forme des personnes affectées par l’hypothèque (PAH) d’accéder à la mairie de la deuxième plus grande ville d’Espagne, avec l’appui probable des républicains de gauche de la Gauche républicaine de Catalogne (ERC), des indépendantistes de la Candidature d’unité populaire (CUP) et du parti socialiste. «Les gens simples, sans grand appui économique ont montré qu’avec beaucoup d’efforts et implication, pouvaient apporter le changement. Nous allons commander en leur obéissant», a déclaré la candidate de 41 ans, en séchant une larme au soir de la victoire. Pour sa part, Joan Josep Nuet, secrétaire du Parti des communistes de Catalogne, s’est félicité de « l’unité populaire de la gauche », qui a permis ce succès de la gauche alternative issue du mouvement des Indignés. «Je n’ai jamais gagné plus de 1500 euros dans ma vie», a récemment confessé Ada Colau. Sa trajectoire est un reflet de celle des millions de jeunes frappés par la crise en Espagne. Co-auteur d’un livre intitulé, Vies hypothéquées, elle a étudié la philosophie à l’Université de Barcelone, avant de s’engager dans les années 2000 dans les mouvements sociaux. En 2003, elle ainsi manifesté devant les consulats de France et de Suisse pour soutenir le militant, Martin Shaw, blessé par les forces de l’ordre durant le sommet du G8 à Evian. Son grand combat reste celui du droit au logement. En 2009, elle a fondé à Barcelone la PAH pour défendre les personnes qui se trouvaient à la rue, incapables de payer aux banques les intérêts hypothécaires de leur maison. En 2013, elle a présenté elle-même devant une commission du congrès espagnol une initiative populaire qui revendiquait un moratoire sur les expulsions et la priorité à des locations sociales pour les biens immobiliers détenus par les banques. Le texte, signé par 1,4 million de personnes, fut finalement retiré symboliquement suite à l’approbation par la majorité du Parti populaire au parlement d’une version très édulcorée du projet de PAH. En 2014, Ada Colau a quitté son poste de porte-parole de l’organisation pour lancer une liste de coalition électorale de gauche, Barcelona Comun, dont elle est la vaillante tête de liste, annonçant déjà qu’elle voulait lancer un «plan de choc» de mesures sociales ambitieuses de 160 millions pour les Barcelonais.