La Convention nationale du bâtiment, qui règle le sort de 80’000 employés dans le domaine de la construction, arrive à terme à la fin 2015. Afin de cibler les besoins prioritaires qui devront apparaître dans la convention, Unia a organisé préalablement en 2014 une grande enquête rassemblant 15`000 travailleurs. Il en résulte que l’accord avec la Société suisse des entrepreneurs (SSE) devra entre autres garantir une meilleure protection de la santé des professionnels du bâtiment en cas d’intempéries avec la création d’un fonds ad hoc, l’adoption des mesures pour lutter contre les horaires à rallonge des maçons, ainsi qu’une meilleure reconnaissance des qualifications et de l’expérience des travailleurs. A ces trois mesures prioritaires s’ajoute une meilleure protection contre le licenciement en cas de maladie ou d’accident -un maçon sur cinq se trouvant chaque année en incapacité de travail suite à un accident- et la lutte contre le dumping salarial. Celle-ci est primordiale. En mars, certains chantiers ont été interrompus par UNIA du fait du dumping. «A ce rythme, beaucoup de chantiers risquent de subir le même sort si la nouvelle Convention ne garantit pas rapidement une meilleure protection sur les chantiers et une augmentation de salaire. On assisterait alors à une véritable crise de la construction, car de nombreux chantiers seraient gelés et des familles entières attendraient durant de longs mois que les travaux reprennent», menaçait Unia. Enfin, les travailleurs aspirent au maintien d’une retraite à 60 ans, obtenue de haute lutte en 2002. En effet, le secteur est loin d’être à bout de souffle, bien au contraire: la construction se porte très bien. On construit bien plus et bien plus vite qu’il y a dix ans. Seulement, les conditions de travail sont très pénibles, les délais obligent souvent à dépasser le nombre d’heures fixées et la pression quotidienne pèse sur les travailleurs, alors que les salaires restent quasiment inchangés. De plus, souvent victimes de sous-enchère salariale, ils travaillent dans des conditions difficiles, surtout l’hiver, par temps de neige, avec des températures descendant parfois en dessous de zéro degré. Si la grande manif des maçons se déroule à Zurich, des journées d’action sont également organisées dès l’automne dans toute la Suisse. Avec un objectif : pousser la SSE, qui entend reconduire simplement le texte actuel, à signer une nouvelle convention pour 2016 avec des avancées sociales
Les maçons veulent une CN en béton
Les maçons veulent une CN en béton
