La rue reste le territoire des hommes!

La chronique féministe • Les médias nous ont appris qu’à Cologne, Stuttgart, Hambourg, Düsseldorf, des femmes avaient été encerclées, agressées, notamment sexuellement, et volées durant la nuit du 31 décembre au Nouvel An. Il y eut même des blessures et un viol... Naturellement, le parti populiste de droite AfD s’est engouffré dans la brèche et les xénophobes de tout poil se sont déchaînés sur les réseaux sociaux, faisant l’amalgame entre ces étrangers et les réfugiés. Le site du Spiegel a même dû fermer son forum online à cause de l’afflux de commentaires haineux.

Après 5 jours de retard, parce que la police allemande a retenu l’information, les médias nous ont appris qu’à Cologne, Stuttgart, Hambourg, Düsseldorf, des femmes avaient été encerclées, agressées, notamment sexuellement, et volées durant la nuit du 31 décembre au Nouvel An. Il y eut même des blessures et un viol.

Les agressions à Cologne se sont déroulées en plein cœur de la ville, entre la gare centrale et la cathédrale, une zone pourtant placée sous surveillance policière. La place est habituellement le théâtre de tirs de pétards le soir du 31 décembre. Selon le récit de la police, entre 500 et 1000 hommes, âgés de 18 à 35 ans, se sont rassemblés sur la place à partir de 21 heures. Certains ont tiré des feux d’artifice contre la foule de façon si dangereuse que la place a dû être évacuée par la police peu avant minuit, pour éviter un mouvement de panique. Dans les heures qui suivirent, certains de ces hommes, dont le nombre est évalué entre 20 et 40, ont encerclé, harcelé et dévalisé des femmes qui se trouvaient sur la place.

On a enregistré 121 plaintes, qui représentent probablement le sommet de l’iceberg. Les agresseurs seraient d’origine arabe et nord-africaine. Parmi la trentaine de suspects, il y aurait des Algériens, des Marocains, des Syriens, des Iraniens… Voilà qui ne va pas arranger les choses en Allemagne, où le peuple gronde déjà contre l’arrivée de 1,1 million de réfugié-e-s en 2015. Dans un pays où les rapports entre hommes et femmes sont en général respectueux (sauf pendant le Carnaval), ces informations ont créé un choc. «Je n’avais encore jamais vu autant de femmes en larmes», a témoigné une jeune femme sur le site du quotidien Süddeutsche Zeitung.

Naturellement, le parti populiste de droite AfD s’est engouffré dans la brèche et les xénophobes de tout poil se sont déchaînés sur les réseaux sociaux, faisant l’amalgame entre ces étrangers et les réfugiés. Le site du Spiegel a même dû fermer son forum online à cause de l’afflux de commentaires haineux. Certains éléments indiquent cependant qu’il pourrait s’agir d’une criminalité organisée, active à Cologne depuis plusieurs années. Il est en effet difficilement concevable que, sur le coup de minuit, des individus attaquent à vingt, spontanément.

Comme si cela ne suffisait pas, lors d’une conférence de presse suite aux agressions sexuelles qui ont choqué toute l’Allemagne, la maire de Cologne, Henriette Reker n’a rien trouvé de mieux que de donner ce «conseil» aux femmes: respecter une distance «plus longue que le bras» avec les inconnus. Génial! Elle rejette donc la faute sur les femmes agressées et non sur les agresseurs, mais surtout, elle est complètement à côté de la plaque en prônant de garder ses distances… dans une foule! Ses propos sont largement moqués sur les réseaux sociaux. La féministe que je suis aurait déjà sauté au plafond si ces propos stupides avaient été tenus par un homme; tenus par une femme, ils représentent un délit avec circonstances aggravantes!

On apprend que le chef de la police de Cologne a été suspendu pour mauvaise gestion des événements. Mardi 5, au soir, environ 300 personnes, selon les organisateurs, se sont rassemblées près de la cathédrale de Cologne pour protester contre les agressions. L’artiste suisse Milo Moiré a manifesté devant la cathédrale, nue, avec un écriteau: «Respectez-nous! Nous ne sommes pas du gibier, même quand nous sommes nues!» Du gibier, c’est tout à fait ça. De manière brutale ou «civilisée», les femmes sont encore traitées comme si elles étaient à la disposition des hommes.

Plusieurs informations ont été données par les médias ces derniers temps. La Tribune de Genève du 29 décembre 2015 relatait ce qu’ont vécu les Coréennes devenues «femmes de réconfort» des Japonais durant la guerre 1930-45: jusqu’à 70 rapports par jour, violences, maladies vénériennes, conditions de vie précaires, etc. Il y eut 400 bordels de campagne de l’Armée impériale, 200’000 femmes réduites en esclavage sexuel. 8 procédures intentées par des victimes entre 91 et 99 ont toutes été rejetées par la justice japonaise. Le Japon n’a reconnu sa responsabilité qu’en 1993, et il va enfin indemniser les 46 survivantes.

Parmi les jeunes qui partent «faire le jihad», il y a 1/3 de femmes, déjà mariées ou voulant rejoindre leur «fiancé», qu’elles ont connu par Internet. Il faut savoir que les jihadistes français installés là-bas ne sont pas en contact avec les Syriennes et ne parlent pas arabe. C’est pour ça qu’ils font venir des femmes de France pour constituer une communauté française en Syrie. Dès leur arrivée, elles suivent un entraînement de trois semaines environ. Là, elles apprennent à manier des armes, du type Kalachnikov, fusil, pistolet, etc. Mais elles ne sont pas destinées à se battre, elles apprennent seulement à se défendre en cas de situation extrême. Sinon, au quotidien, elles s’occupent de leur mari et de leurs enfants. Comme le disent les jihadistes eux-mêmes : «Elles élèvent les futurs lions de l’islam dans l’amour du jihad».

En Afghanistan, les talibans reprennent peu à peu le pouvoir et imposent une vision rigide et réactionnaire de l’islam. Les fillettes vont à l’école, mais sont enfermées à la maison dès l’adolescence, jusqu’au mariage, puis dans la maison du mari. Si elles doivent sortir de chez elles pour aller au puits, des tissus tendus sur des cordes les «protègent» de regards extérieurs. Certains hommes d’autres cultures qui arrivent en Europe ont de la peine à supporter la liberté dont jouissent les femmes. Ils considèrent leur comportement comme celui de prostituées et les traitent comme telles. Ceci est également valable pour un certain nombre d’hommes occidentaux, nés et élevés en Europe, catholiques, protestants ou athées. Un documentaire avait montré qu’une femme se promenant dans la rue subissait des remarques, voire des gestes, presque à chaque minute.

En résumé, la mentalité est identique partout: la rue appartient aux hommes, et non aux femmes. Si elles s’y aventurent, elles peuvent en payer le prix fort.