Fragments du Paradis, un film complice et optimiste

Cinéma • Stéphane Goël donne la parole à des personnes âgées qui parlent de leur vie, de leur mort et de leur paradis. A voir dans les salles actuellement.

Il y a le réalisateur Stéphane Goël, qui gravit la montagne avec son père en discutant. Il y a une douzaine d’interviews, avec des personnes confrontées à la perspective de leur mort. Il y a des extraits de films de famille aux couleurs passées. Le tout se mélange en touches drôles ou émouvantes, pour un film qui parle de l’au-delà et du monde présent.

Des témoignages de Robert Dreyfuss et Pierre Payot
Le paradis n’est-il pas un sujet un peu risqué? On peut craindre les élans missionnaires ou métaphysiques, les querelles théologiques. Le réalisateur donne la parole à des personnes âgées, qui parlent de leur vie, de leur mort et de leur paradis. Mis côte à côte, ces témoignages assument leur subjectivité, et questionnent le spectateur autant qu’ils lui apportent des réponses. Loin des paradis perdus ou à venir, les protagonistes parlent de leur parcours, de la perspective de leur mort, et de la vie qui de toute façon continuera – selon certains, leur vie personnelle dans l’au-delà, selon d’autres la vie terrestre d’une communauté humaine. Le paradis devient une occasion de révéler une vision de la vie, touchante, drôle, et toujours un peu naïve. L’au-delà se décline, selon les cas, en une beauté retrouvée, en un repas végétarien, en un long orgasme, ou dans un enterrement politique.
Les popistes pourront reconnaître, parmi les témoignages, ceux de Robert Dreyfuss et Pierre Payot. J’ai eu le plaisir d’accompagner le second à l’avant-première au Capitole. Une occasion de partager avec le réalisateur et son père un moment à l’image de leur film: complice et optimiste, au-delà de toutes les différences de convictions.

Fragments du Paradis de Stéphane Goel. Documentaire, 85’. Dans les salles de cinéma actuellement.