A la SMC la saison reprend et affiche Lachenmann

Musique • Eclairer de façon nouvelle tout ce qui résonne et se meut dans le son, telle est la démarche du compositeur allemand en lutte contre les habitudes et les convenances de l’écoute musicale. La Société de musique contemporaine de Lausanne lui consacre une soirée.

La saison de la Société de musique contemporaine de Lausanne reprend le 29 février et annonce cinq concerts (29 février, 7 et 14 mars, 11 et 25 avril) dont une soirée, le 14 mars, consacrée au compositeur allemand Helmut Lachenmann, certainement un mo-ment fort à ne pas manquer. Une présentation de Philippe Albèra précédera l’exécution de Concertini, une séquence de petits concertos avec des moments solistes pour guitare, harpe, tuba, sextuors à cordes, etc., interprétés par le Lemanic Modern Ensemble et l’Ensemble contemporain de l’HEMU que dirigera William Blank. D’une durée de quelque 40 minutes, l’œuvre met en scène vingt-cinq instrumentistes spatialisés en quatre groupes. Les musiciens, qui auront travaillé avec le compositeur, joueront le 12 mars au Festival Archipel à Genève et le 14 mars à Lausanne – attention – au BCV Concert Hall, dans le cadre de la saison de la SMC. L’œuvre écrite en 2005 révélera la démarche d’un créateur qui a voulu dépasser les habitudes et les convenances de l’écoute musicale, sans doute influencé dans cette recherche par Luigi Nono avec qui il a travaillé à Venise de 1958 à 1960. Concertini est considéré comme un aboutissement du parcours compositionnel de Lachenmann.

Musique concrète instrumentale

Né à Stuttgart en 1935, Helmut Lachenmann, après des études de piano, théorie et contrepoint dans sa ville, un passage obligé à Darmstadt en 1957, choisit de se perfectionner en composition non seulement avec Nono mais aussi avec Stockhausen à Cologne. On le dit chef de file de la Klang Komposition, c’est-à-dire d’une recherche sur le son, sa composition et décomposition, l’alliance entre son et bruit; on peut parler de musique concrète instrumentale en ce sens qu’il utilise les instruments traditionnels en exploitant toutes les possibilités habituelles ou inhabituelles qu’ils peuvent offrir, ainsi que des effets obtenus avec divers objets. En ce sens, il donne raison à …Berlioz qui affirmait: «tout corps sonore mis en musique par le compositeur est un instrument de musique.» Et quand on lui demande s’il n’y a pas un côté provocation dans sa conception du matériau sonore, il répond que «toute musique authentique qui signifie vraiment quelque chose signifie aussi une sorte de provocation, dans le sens qu’elle ouvre de nouveaux horizons».

Une création mondiale en février

Mais auparavant on pourra entendre en cette deuxième partie de la saison de musique contemporaine à la salle Utopia, rue de la Grotte 2 à Lausanne selon l’habitude, l’ensemble Vortex qui, le 29 février, présentera entre autres en création mondiale une pièce de Francisco Huguet pour clarinette basse, violoncelle, contrebasse et électronique, et le 7 mars, le Quatuor Alter Ego avec l’accordéoniste Sergej Tchirkov dans diverses œuvres écrites pour cette formation dont celles de Matthias Pinscher et Ivan Fedele. En avril, l’ensemble Nikel, puis le Trio Atanassov proposent un choix d’œuvres composées en ce début de 21ème siècle.

SMC, Lausanne, salle Utopia, rue de la Grotte 2, les 29 février, 7 mars, 11 et 25 avril, à 19h.

Le 12 mars au Festival Archipel à Genève et le 14 mars au BCV Concert Hall à Lausanne, Lachenmann. 19h présentation, 20h15 concert.