40 ans de solidarité depuis la suisse

Dossier • Un Comité de solidarité fait pression, notamment sur la question de l’étiquetage des produits.

En décembre 1975, deux représentants du peuple sahraoui viennent lancer un SOS à Genève: le Sahara Occidental vient alors d’être envahi par la «Marche verte» et l’armée marocaine. Quelques personnes de la Ligue Suisse des Droits de l’Homme (Denis Payot et Giovanni Chicherio), de la Centrale sanitaire suisse, avec Marc Oltramare, et Berthier Perregaux du Centre social protestant répondent à l’appel sahraoui en formant un comité de soutien. La situation est claire: il s’agit d’une question de décolonisation qui doit pouvoir se traiter rapidement. L’avenir a néanmoins montré que les intérêts économiques et géopolitiques notamment continuent de dresser des obstacles au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance. Depuis lors, le Comité poursuit ses activités d’information (bulletin trimestriel «Nouvelles sahraouies» et tentative de réveil des médias suisses). Il mène des actions politiques au niveau international, notamment auprès du Conseil de sécurité, pour l’élargissement aux droits de l’homme du mandat de la Minurso, instance onusienne chargée de surveiller le cessez-le-feu sur le terrain depuis 1991 et d’organiser le référendum d’autodétermination. Au niveau suisse, il agit surtout sur des questions liées aux relations entre la Confédération, le Maroc et le Sahara Occidental, comme par exemple l’étiquetage et les droits de douane des produits provenant du Sahara Occidental, illégalement considérés comme marocains. Depuis plusieurs législatures, un intergroupe Sahara Occidental réunit à Berne des parlementaires de plusieurs partis, dont les interventions sont de plus en plus nécessaires pour obtenir du Conseil fédéral qu’il s’engage davantage dans la promotion de la paix au Sahara occidental.

Du solaire au Sahara

Le comité poursuit également son soutien direct à la population des camps de réfugiés. Un de ses projets est l’Association pour le Développement des Énergies Renouvelables Solaires (ADER/s), dont l’objectif est de contribuer à favoriser les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique au Sahara. Depuis l’an 2000, l’association collabore avec le Ministère sahraoui des Transports et de l’Énergie. Outre le financement et l’envoi de matériel pour la réalisation des installations solaires, l’ADER/s a mené tout un volet de formation professionnelle, théorique et pratique pour les techniciens sahraouis de ce ministère. Avec eux, vingt-six installations solaires ont été construites sur des dispensaires de santé dans les camps de réfugiés et trois autres sur des dispensaires dans les territoires libérés. Depuis six ans, l’ADER/s s’occupe principalement de maintenance. L’association a dû prendre en charge financièrement des installations réalisées par d’autres ONG qui, par suite de crise financière, n’ont plus les moyens de financer la maintenance. Cette année, avec le Ministère sahraoui de la Santé Publique et le Ministère sahraoui des Transports, l’ADER/s va démarrer un nouveau projet: la construction d’un dispensaire de santé dans les territoires libérés, équipé de l’éclairage, d’un frigo et d’un stérilisateur. Par ailleurs, elle continuera d’aider à la maintenance d’une centaine d’installations solaires publiques au Sahara.