Mécontentement envers deux entreprises parapubliques

Jura • Des mesures annoncées par La Poste et BKW Energie SA suscitent de vives réactions, notamment au Parlement.

Le 25 octobre, les BKW (Forces motrices bernoises), qui fournissent l’électricité à la très grande majorité des communes du canton du Jura et du Jura bernois, annonçaient qu’elles allaient baisser drastiquement les tarifs pour la reprise du courant des producteurs indépendants d’énergie verte. Actuellement, les tarifs pour les petits producteurs (moins de 30 kW) sont, selon l’année de mise en service, de 10,6 ou 12,4 cts pour le haut tarif et de 7,3 ou 8,6 cts pour le bas tarif. Dès le 1er janvier 2017, il n’y aurait plus qu’un tarif unique de 4 cts. C’est le tarif le plus bas de Suisse. Si on voulait décourager le développement de l’énergie solaire, on n’agirait pas autrement. Et ceux qui ont investi dans l’énergie photovoltaïque ne pourraient amortir leur installation que sur une très longue durée, 50 ans, voire 70 pour certains.

Résolution plébiscitée

les réactions ne se sont pas fait attendre. Swisssolar (association des professionnels de l’énergie solaire) annonçait envisager un recours. Le 26 octobre, au Parlement jurassien, une résolution interpartis, présentée par Rosalie Beuret Siess (PS) a été déposée. Elle demande aux BKW de «revenir sur leur décision et d’appliquer des tarifs permettant la poursuite du développement des énergies renouvelables». Pour le sérieux coup de frein qu’elle donne à celui-ci, elle qualifie l’attitude des BKW d’irresponsable. La résolution, soutenue par le Gouvernement, a été adoptée par 47 voix, contre 2 non (UDC) et 2 abstentions. Le lendemain, dans le canton de Berne, qui détient la majorité du capital de BKW Energie SA, Peter Gasser (PSA) et six autres députés du Jura bernois et de Bienne (PSA, PS, PEV, Vert) ont déposé une interpellation urgente sur le même sujet. Ils souhaitent savoir si le Conseil d’Etat envisage de surseoir à cette décision. Ils demandent aussi de quelle manière le Grand Conseil pourrait s’y opposer.

Echec de la résolution sur La Poste

Autre sujet de discorde: le 25 octobre, La Poste annonçait la fermeture de 600 bureaux de poste (sur 1400). Les syndicats concernés se sont vivement exprimés contre ce démantèlement. Un député, Nicolas Maître (PS) a aussi immédiatement réagi en proposant au Parlement une résolution demandant au Gouvernement d’interpeller la direction de La Poste «afin de lui signifier notre mécontentement et notre opposition quant à cette annonce fracassante (…)». Elle demandait aussi des dispositions spéciales pour les régions périphériques. Les groupes PDC et PLR ont dit partager l’inquiétude créée par l’annonce de La Poste, mais annoncé leur abstention «vu le ton et les termes du texte». Pierluigi Fedele (CS-POP) a rétorqué: «L’annonce de la suppression de 600 offices de poste et de 1’200 emplois, c’est beaucoup plus violent que le texte du groupe PS.». Il fallait 31 voix pour que la résolution soit acceptée, elle n’en a obtenu que 25 (PS, PCSI, Verts et CS-POP) contre 9 non (surtout UDC) et 25 abstentions.