La RIEIII crée la zizanie dans les villes

Suisse • La RIEIII créé la zizanie entre les villes

Pour ou contre le RIE III? Si l’Association des communes suisses (ACS) défend la réforme, l’Union des villes suisses (UVS), organisation faîtière des villes helvétiques, regrettait en septembre que les préoccupations des cités et des communes n’aient été qu’insuffisamment prises en compte par le Parlement fédéral. Cependant, son comité s’est finalement prononcé pour la liberté de vote, du fait que les membres de l’association étaient affectés «à des degrés très divers» par le projet. L’association demandait toutefois aux cantons de prendre aussi en compte et, le cas échéant, de compenser les recettes fiscales des communes lors de la mise en œuvre.

Une position de neutralité pas du goût de toutes les villes, si bien que deux comités se sont formés, l’un pour la réforme (soutenu en sous-main par l’Usam), l’autre contre. Le 20 décembre, le comité des représentant-e-s des villes contre la RIE III tenait conférence de presse à Berne pour dire tout le mal qu’il pensait de la révision. Celle-ci fera perdre 300 millions de francs par an à Zurich, 50 millions à Genève ou 30 millions à Berne, a assuré Daniel Leupi, conseiller municipal écologiste à Zurich et président de la conférence des directeurs des finances des villes. «Ce modèle à sens unique est absolument irresponsable aussi bien financièrement que politiquement», a renchéri Silvia Steidle, conseillère municipale PLR en ville de Bienne.

Sandrine Salerno (PS), conseillère administrative socialiste en Ville de Genève, estime qu’au final «c’est la classe moyenne qui paiera la facture». Pas en reste, la socialiste Florence Germond, municipale lausannoise et directrice des finances assure que «les pertes d’impôt massives mettent en danger les politiques publiques de proximité, auxquelles les citoyens sont attachés».