Le POP au secours des bureaux de poste

Service public • La section vaudoise du parti de gauche radicale a lancé une pétition pour dénoncer le démantèlement des prestations par la poste. Des démarches similaires seront lancées dans d’autres cantons.

«Des régions entières ne seront plus desservies, les personnes âgées ou handicapées se retrouveront à faire des kilomètres pour, par exemple, aller récupérer un recommandé qui ne sera plus livré à domicile», alerte Gavriel Pinson, président du Pst/POP.

Ce lundi, la section vaudoise du parti a annoncé en conférence de presse le lancement d’une pétition pour répondre à la réduction des prestations du géant jaune. La même démarche sera initiée prochainement dans d’autres cantons. La pétition devrait ainsi être déposée d’ici l’été auprès des différents parlements et gouvernements cantonaux, ainsi qu’au siège de la poste suisse, ont affirmé les représentants du parti.

Du travail supplémentaire non-payé
C’est notamment la carte élaborée et récemment rendue publique par Syndicom, qui répertorie les offices de poste menacés, qui a provoqué la réaction du POP. Le syndicat affirme que sur les 134 bureaux de poste existants dans le canton de Vaud, 106 pourraient fermer. Au niveau Suisse, 1048 seraient menacés sur les 1336 actuels. Si la Poste a critiqué et remis en question ces évaluations, elle n’en a pas moins annoncé en octobre dernier la fermeture de 500 à 600 offices en Suisse pour les remplacer notamment par des filiales chez des commerces partenaires.

Une solution qui ne convainc guère le POP. «On donne les tâches de la poste à des petits commerces en plus de l’activité qu’ils exercent déjà, il s’agit de travail supplémentaire non payé. Par ailleurs, les agences postales ne proposent qu’un tiers des prestations offertes dans un office», dénonce Karine Clerc, municipale à Renens, qui a participé à plusieurs mobilisations pour le maintien de la seconde poste de la ville de l’ouest lausannois. Gavriel Pinson attire quant à lui l’attention sur les centaines d’emplois qui risquent de disparaître – la Poste a déjà annoncé 1200 emplois touchés. Enfin, le président du POP dénonce le fait que la Migros se soit montrée intéressée à abriter des agences postales. «C’est une façon cachée de pousser les gens à aller faire leurs courses dans cette chaîne», s’insurge-t-il.

Un soutien attendu de tous bords politiques
Marc Oran, député au Grand Conseil, souligne que le passage à des agences postales impliquera que le travail sera effectué par des personnes non formées pour cela. Le 7 mars dernier, le député a déposé une interpellation demandant au gouvernement vaudois ce qu’il envisage d’entreprendre pour lutter contre le démantèlement de la Poste et protéger les emplois menacés.

Pour Christophe Grand, secrétaire cantonal du POP, la récente votation sur l’hôpital neuchâtelois a démontré l’attachement de la population à un service public de proximité. «C’est ce que la poste ne semble pas comprendre», déclare-t-il, dénonçant un «mépris total envers les régions périphériques». «Des gens de tous bords politiques se sont mobilisés dans différentes régions pour maintenir des offices», constatent encore Christophe Grand et Karine Clerc, qui prévoient un succès pour leur pétition.

La démarche est soutenue par Syndicom et le POP entend rassembler différents acteurs pour créer une coalition «Touche pas à ma poste», telle que celle existante dans le canton de Neuchâtel.

Pétition à signer sur le site du POP