La gauche française doit faire le choix d’une candidature unique

Il faut le dire • La gauche française sera-t-elle présente au second tour de l’élection présidentielle française? A l’heure d’écrire ces lignes, tel n’est pas le cas, puisqu’un triumvirat composé de Marine Le Pen, du centriste Emmanuel Macron et du Républicain François Fillon caracolent en tête des sondages. Viennent ensuite Jean-Luc Mélenchon et le vainqueur de la primaire socialiste, Benoît Hamon...

La gauche française sera-t-elle présente au second tour de l’élection présidentielle française?
A l’heure d’écrire ces lignes, tel n’est pas le cas, puisqu’un triumvirat composé de Marine Le Pen, du centriste Emmanuel Macron et du Républicain François Fillon caracolent en tête des sondages. Viennent ensuite Jean-Luc Mélenchon et le vainqueur de la primaire socialiste, Benoît Hamon. Le candidat de la France insoumise devance aujourd’hui le député des Yvelines, en regroupant 16% des intentions de vote contre 10% à son concurrent.

Face à cette vérité des chiffres, qui montre aussi que le désistement d’un des deux candidats permettrait à un représentant de la gauche du PS de se retrouver au second tour, faut-il encore que Benoît Hamon persiste dans sa volonté de maintenir sa candidature dans cette élection présidentielle fortement tactique? Sa volonté de concourir, prélude à sa cuisante défaite annoncée, ce qui n’était pas le cas de l’éviction de Lionel Jospin du 2ème tour en 2002, n’aboutira finalement qu’à dévaster encore plus, si besoin était, le champ de ruines qu’est devenu le PS français. Un parti où chacun ne joue plus que sa carte personnelle et où s’affrontent dorénavant deux gauches irréconciliables. Au point de mettre d’ores et déjà en péril tout projet de future réconciliation dans le camp du parti à la rose.

En février, des militants du Parti communiste français (PCF), parti qui soutient la candidature de Jean-Luc Mélenchon, avaient pressenti le danger du maintien de deux candidatures et appelé à une sortie de l’immobilisme pour «empêcher la victoire de la droite et de l’extrême droite». «Lâcher l’exigence d’une candidature commune pour la présidentielle rendrait impossible un succès de la gauche pour cette échéance et donc peu crédible l’idée de majorité de gauche pour les législatives. Il faut sortir du blocage actuel à gauche et cesser d’opposer réalisme, efficacité et radicalité, cesser de privilégier les éléments de division au détriment des possibilités de convergence», écrivaient les signataires. Cet appel ne doit plus rester lettre morte.