Défendre les gens, pas les concepts

Il faut le dire • Où sont les "sans-voix" dans la campagne électorale vaudoise?

En tant que candidat au Grand Conseil vaudois, j’ai rempli des questionnaires sur smartvote à propos de ma position sur les églises (d’ailleurs, à quoi ça sert? ça coûte cher et il y a des problèmes de gouvernance, alors que les temples sont vides!), sur le handicap, les retraites et les primes maladies (on paie toujours plus, et ceux qui en ont vraiment besoin n’y ont plus droit!).

J’ai aussi participé à des débats sur le tourisme (il n’a pas fait assez froid et les stations du canton tirent la langue!), la densification, le logement (on crée des lois cantonales qui empêchent soi-disant les gentils promoteurs de construire et de rénover tant elles sont tatillonnes), l’école (parce que l’UDC vient de lancer une motion pour «revenir en arrière», et qu’on laisse la racaille et les idiots sur le carreau: ce sont pas nos enfants!), le pouvoir d’achat (on risque d’en perdre dans les années à venir, si on n’assure pas la croissance, cette déesse des temps modernes, nous dit-on), l’énergie (si on ferme les centrales nucléaires, on va revenir à la bougie et aux douches froides ou bien?)

Mais où sont les gens que nous devrions représenter? Par exemple, cette jeune mère d’un enfant qui travaille à plein-temps, doit donc placer son enfant et gagne moins de 3000 frs net et sans vacances puisqu’elle est salariée «à l’heure», sans sécurité de l’emploi. Et ce voisin, qui est là depuis des années, qui s’est intégré, a toujours travaillé dans les champs de la plaine toute proche et nous rend régulièrement des services. Il devrait maintenant nous quitter pour retourner dans son pays qu’il n’a pas vu depuis plus de 15 ans et où il n’a plus de famille, juste parce qu’il n’a jamais eu de statut légal: mais ses enfants jouent avec les nôtres et ont l’accent vaudois!
Mais où est ce couple âgé qui vit, un peu plus loin dans la rue, de sa seule AVS et sans prestations complémentaires, parce qu’il a le malheur d’avoir une petite maison qu’il n’arrive pas à entretenir mais qui ne lui coûte heureusement pas cher… il peine à avoir une vie sociale, car tout est trop cher…

Ce sont bien ces gens que je veux représenter, et ce sont ces «sans voix» pour lesquels «Ensemble à gauche» a sa place dans un parlement.