Jacqueline Lambelet-Sammali, une âme engagée

Hommage • Jacqueline Lambelet-Sammali, militante du POP qui avait fait de la défense des opprimés l’axe principal de sa vie, nous a quittés.

Jacqueline Lambelet-Sammali se distanciait rapidement de toute position autoritaire ou dogmatique.

Ils étaient nombreux les amies et amis de Jacqueline Lambelet-Sammali à lui rendre un dernier hommage vendredi 9 juin 2017. La défense des opprimés, des enfants en détresse, de ceux et celles qui ne savent pas ou qui ne peuvent pas se défendre. Tel est l’axe principal qui a guidé sa vie. Son engagement était constant chaque fois qu’il y avait une personne à sauver. Elle ne supportait pas les injustices, les mauvais traitements, le mépris ou la condescendance que certains «grands» ont vis-à-vis des «petits».

La défense de la communauté kurde a été au centre de ses diverses et nombreuses activités. Son grand dernier combat aura été celui de l’initiative pour deux hôpitaux complémentaires dans le canton de Neuchâtel. Sa méthode consistait à aller vers les gens. Dans les trains, dans les bus, aux stands dans la rue, elle arrivait à convaincre par la simplicité de ses propos. Absorbée par ses divers objectifs ponctuels, elle avait parfois du mal à trouver la position objective et pouvait se buter. Mais son intelligence permettait toujours de trouver une issue même s’il fallait parfois un peu de temps.

A côté de sa défense des humbles et des causes perdues, elle avait aussi d’autres centres d’intérêt. Soulignons sa découverte de l’action des «incroyables comestibles», cette association qui veut tisser des liens entre les habitants des villes et la nature en plantant des fleurs et des légumes un peu partout. Elle a immédiatement souscrit à l’initiative lancée l’an passé en ville de La Chaux-de-Fonds. Elle a planté des légumes alors qu’il faisait froid et que la pluie contrariait la démarche. Mais cela ne lui suffisait pas. Elle a ainsi tenté dans son petit jardin d’expérimenter la permaculture, cette manière écologique de cultiver.

Ces dernières années, Jacqueline s’était rapprochée du POP où elle militait avec vigueur. Au sein du parti, elle se distanciait cependant rapidement de toute position autoritaire ou dogmatique. Dernièrement elle avait demandé son adhésion, qui fut acceptée avec applaudissements malgré son absence due à sa maladie.

Ma dernière rencontre avec Jacqueline date de quelques semaines. C’était au service d’oncologie où nous étions tous les deux. Elle m’avait dit: «Ma maladie se développe, mais tant pis, je suis du POP». J’ai interprété ses propos comme si son adhésion était en quelque sorte l’aboutissement d’un parcours.

Elle aurait apprécié cette citation de Bertolt Brecht. en comprenant que le terme homme voulait dire «être humain». «Il y a des hommes qui luttent un jour et qui sont bons. Il y en a d’autres qui luttent un an et qui sont meilleurs. Il y en a qui luttent des années et qui sont excellents. Et il y a ceux qui luttent tout une vie: ceux-là sont indispensables.» C’était le cas de Jacqueline.