PV2020 fragilise les rentiers!

Il faut le dire • Le projet soumis à votation va globalement péjorer les rentes, ceci alors que 330'000 personnes ont déjà recours aux prestations complémentaires, sans compter les quelque 100'000 qui ne connaissent pas leur droits à ces prestations et vivent en dessous du seuil de pauvreté: c’est déjà plus d’un rentier sur 3.

Le 24 septembre, on votera sur la prévoyance vieillesse: face à une majorité de droite, la gauche parlementaire a bataillé dur pour chercher un compromis acceptable pour le PDC et il ne s’agit pas de la blâmer sur les concessions obtenues. Mais le projet soumis à votation va globalement péjorer les rentes, ceci alors que 330’000 personnes ont déjà recours aux prestations complémentaires, sans compter les quelque 100’000 qui ne connaissent pas leur droits à ces prestations et vivent en dessous du seuil de pauvreté: c’est déjà plus d’un rentier sur 3. Il faut enfin rappeler que les Chambres fédérales ont prévu d’économiser environ 300 millions sur ces prestations pour «limiter les dépenses publiques» en 2018 , quelque soit l’issue de la votation.

Le 2ème pilier a clairement montré ses fragilités. Il a accentué les inégalités de rente en fonction du revenu, il dépend de moins en moins des derniers salaires mais davantage du «capital accumulé», et les fonds de réserves sont gérés par des banquiers qui participent aux «bulles» boursières ou immobilières, quand ils ne les créent pas, rendant la pérennité du système incertain. Ils jouent avec l’argent de nos retraites sans que l’on s’en rende compte et ensuite on nous dit qu’il faut se serrer la ceinture et accepter, comme le prévoit PV 2020, de perdre 800 francs par année pour chaque 100’000 d’argent d’économie forcée (car le 2ème pilier est obligatoire) pendant la vie professionnelle. Si le 2ème pilier «va mal», c’est beaucoup moins à cause du vieillissement de la population qu’en raison de cette somme d’argent évaluée à 900 milliards, qui est épargnée plutôt qu’injectée dans l’économie courante et soumise aux spéculations boursières.

De plus, le projet PV2020 fait globalement financer les 70 frs d’augmentation de l’AVS (qui coûte 1.3 milliard) par les femmes, qui devraient travailler une année de plus (ce qui rapporterait 1.2 milliard). Il entérine aussi l’idée d’une retraite flexible entre 62 et 70 ans, ce qui va mettre à mal les revendications syndicales d’une retraite à 60 ans suivant la pénibilité du travail, notamment dans la construction.

Le projet PV 2020 participe à la fragilisation des rentiers, et met un emplâtre sur un 2ème pilier dont on nous dira dans quelques années qu’il faudra encore le raboter. C’est pourquoi il faut dire 2x non à ce projet mal ficelé et dès le 25 septembre se battre pour renforcer l’AVS et lui permettre de remplir la mission que la constitution lui donne: couvrir les besoins vitaux et assurer une retraite digne. J’en appelle à la gauche radicale à lancer une initiative unitaire dans ce sens-là, le plus rapidement possible.