Mobilisation pour Eden et Nahom

Asile • Une pétition a été lancée dans le Jura contre le renvoi vers l’Italie d’une femme Erythréenne et de son fils de 8 ans, qui résident depuis plusieurs années en Suisse. Un permis humanitaire est demandé.

La politique d’asile hyper restrictive de la Suisse provoque des situations de vie dramatiques et kafkaïennes. C’est le cas d’Eden et son fils de huit ans, Nahom, qui vivent depuis presque six ans en Suisse tout en risquant d’être renvoyés à tout moment en Italie. En 2004, à l’âge de 18 ans, Eden a fui son pays, l’Erythrée où elle était menacée de mariage forcé et du service militaire à vie. Comme celui de la majorité des femmes migrantes, son parcours vers l’Europe sera marqué par de nombreuses violences sexuelles.

Un statut de réfugié mais pas d’aide
En novembre 2006, elle arrive en Italie où elle obtient le statut de réfugiée. Mais dans ce pays, le statut de réfugié ne donne pas droit à un soutien de l’Etat. Ainsi, les réfugiés doivent quitter les centres d’accueil et se débrouiller seuls pour trouver un logement et un travail. Pour cette raison, nombreux sont ceux qui tentent leur chance dans un autre pays européen. Comme la plupart des personnes dans cette situation, Eden s’est retrouvée à Rome sans aucun soutien, à passer ses nuits à la rue ou sur des cartons dans des couloirs de squats. C’est dans ce contexte qu’elle tombe enceinte en 2009. Abandonnée par le père de l’enfant, elle décide de venir chercher la sécurité en Suisse. En juin 2009, son fils Nahom naît à Delémont.

S’ensuit un véritable parcours du combattant. Après une première expulsion de la Suisse vers l’Italie, où elle se retrouve à la rue avec son fils de quatre mois, malade, elle décide de tenter sa chance en Norvège. C’est de nouveau l’expulsion, puis retour en Suisse, au Jura. Ils y vivent depuis bientôt six ans, parfaitement intégrés bien que toujours à l’aide d’urgence.

Un état psychique fragile
Les nombreux recours tentés par leur mandataire aboutissent tous à la même décision: le renvoi. Pourtant, les conditions de vie en Italie, l’intégration de la petite famille en Suisse et l’état psychique extrêmement fragile d’Eden font qu’une expulsion aurait des effets dramatiques sur elle. Le statu quo n’est pas non plus tolérable: la peur de voir les policiers débarquer chez eux en pleine nuit pour les renvoyer (ce qu’ils ont déjà vécu plus d’une fois) a déjà provoqué chez Eden une profonde dépression.

Touchés par la situation d’Eden et Nahom, l’association suisse Solidarité sans frontières et le Mouvement jurassien de soutien aux sans-papiers ont lancé une pétition pour alerter l’opinion publique. La pétition demande au canton du Jura de procéder à la régularisation humanitaire de la famille, seule solution pour les sortir de cette situation qui dure depuis trop longtemps et pour leur donner enfin une perspective d’avenir.

La pétition peut être signée sur: eden-nahom.strikingly.com