Gavriel Pinson, président du Parti suisse du travail et du POP vaudois

Quel regard portent les communistes d'aujourd'hui sur la révolution d'Octobre?

La révolution en elle-même a représenté un immense espoir. C’était la deuxième grande révolution populaire de l’histoire après la révolution française de 1789. Toutes les révolutions sont porteuses de grands espoirs. Par contre, sont-ils par la suite réalisés? C’est une autre question. A ce propos j’ai une vision assez critique. D’ailleurs, si je suis militant communiste depuis les années 70, je ne suis au POP que depuis 1994. Avant, j’avais rejoint “Rupture pour le communisme” une scission des jeunesses du POP qui estimait justement que le parti ne se distanciait pas assez de l’URSS. Ce qui m’interpelle encore aujourd’hui, c’est que l’URSS se soit écroulée sans que personne ne soit descendu dans la rue pour la défendre. C’est bien un signe que le système dysfonctionnait. Je pense que l’Union soviétique a été un échec et aussi une déception pour de nombreux militants, notamment ceux qui avaient participé à la révolution et qui se sont sentis trahis.

Cela dit, je me suis toujours défini comme marxiste, voire marxiste-léniniste. Je crois toujours à la révolution pour combattre le système capitaliste et créer une société socialiste basée sur la théorie de Karl Marx. Mais je ne crois plus à une grande révolution comme en 1917, au «grand soir», je pense que le changement se fera sous une forme différente.