No Billag émet des mauvaises ondes

Il faut le dire • A gauche, l’unanimité est de mise pour récuser No Billag

Le 4 mars prochain, un seul sujet de vote sera soumis à l’ensemble du peuple suisse: l’initiative «Oui à la suppression des redevances radio et télévision», dite initiative No Billag. Portée par des individus comme le conseiller national PLR valaisan Philippe Nantermod et soutenu par les jeunesses UDC et PLR ou des associations qui dénoncent le «gauchisme» des médias publics, le texte demande que la Confédération n’exploite pas ses propres chaînes de radio ou de télévision et ne subventionne aucune chaîne de ces deux canaux. Plus aucune redevance de réception ne serait prélevée.

Qu’adviendra-t-il alors de la RTS, des télés régionales et de certaines radios locales sans ce subventionnement vital? Le paysage audiovisuel romand sera transformé en un désert audiovisuel, prévient déjà l’Association contre la disparition des radios et TV, fondée par des personnalités de tous horizons, qui vont de conseiller national PLR vaudois Laurent Wehrli au conseiller national du POP neuchâtelois, Denis de la Reussille.

A gauche, l’unanimité est de mise pour récuser ce démembrement du service public. «Les programmes ne peuvent pas s’autofinancer par les abonnements: sans soutien public, de nombreux programmes vont soit disparaître, soit ils deviendront encore plus dépendants de la publicité. En d’autres termes, les grosses entreprises audiovisuelles qui dominent déjà le marché deviendront encore plus puissantes qu’elles ne le sont actuellement et cela au détriment de la diversité des médias», estime le PST/POP, qui rejette l’initiative. A terme, tout le paysage médiatique suisse serait ainsi livré aux diffuseurs étrangers comme M6 ou TF1 et aux géants américains du Web.

Le parti estime aussi qu’en cas d’acceptation de cette initiative délétère, la population paiera finalement plus cher pour un service appauvri. «L’argument principal des défenseurs de l’initiative est que chacun devrait avoir le choix de dépenser la somme payée aujourd’hui pour la redevance pour ‘consommer’ les médias de son choix. Mais en réalité, quel choix aurons-nous quand on sait que s’abonner à une seule chaîne sportive privée, par exemple, peut coûter jusqu’à 450 francs par an?», prévient-il à juste titre.