Le Théâtre du Jorat dévoile une saison multiple

Théâtre • Du «Cid» à une soirée de yodel, du «Requiem» de Brahms aux chants révolutionnaires, le programme de la Grange Sublime, à Mézières, promet surprises, émotion, humour et poésie.

Michel Caspary, le directeur du Théâtre du Jorat, a concocté une saison 2018 qui verra se succéder 21 spectacles et concerts, donc cinq créations. Du solo de Brigitte Rosset à la superproduction de Gérard Demierre avec 110 artistes sur scène dans un Peer Gynt d’Ibsen et Grieg, de la troupe du Nederlands Dans Theater au melo burlesque Bigre de Pierre Guillois, il faudrait tout citer pour rendre compte de la diversité des productions à l’affiche.

Notons d’abord quelques coups de cœur, évidemment personnels, donc arbitraires: Le Cid de Corneille, les 26 et 27 avril, si rares sont les occasions de revoir les grands classiques du théâtre; dans une mise en scène d’Yves Beaumesne, la pièce a suscité une ovation debout à Luxembourg où elle fut donnée l’année passée. Théâtre encore, les 16 et 17 mai, avec Mère Courage et ses enfants de Bertolt Brecht, une nouvelle création de Gianni Schneider à ne pas manquer; Emmanuelle Ramu tiendra le rôle de la Mère. L’Arche russe avec la 9e symphonie de Chostakovitch qui, au lieu de célébrer la gloire de Staline, manie ironie et sarcasme, et la Pathétique de Tchaïkovski, permettra d’entendre l’Orchestre des Pays de Savoie que dirige Nicolas Chalvin, Vaudois d’adoption, associé à l’orchestre de Mulhouse avec, à sa tête, Patrick Davin.

D’avril à septembre
La saison commencera les 20 et 21 avril avec la Ferme des animaux de George Orwell, une fable imaginée en 1945, où les cochons prennent le pouvoir. On verra Marivaux – les Acteurs de bonne foi – par le théâtre des Osses de Fribourg. Stephan Eicher revient à Mézières les 22 et 23 mai avec sa fanfare explosive Traktorkestar. Maria la Paz rendra hommage à Astor Piazolla le 8 juin. Musique et danse dans une création de Sylvie Courvoisier, Cast-A-Net, le 24 août, précède le Boulouris quintette qui fête ses vingt ans et propose une création aussi, Vue sur la mer, dans une mise en scène de Youngsoon Cho Jacquet. Et tout se terminera en septembre avec Le Fric de Vincent Kucholl et Vincent Veillon, avant La lutte finale et ses chants révolutionnaires, cinquante ans après mai 68, une création de Dominique Tille et Pierre-Yves Borgeaud.

Bref, il y en a pour tous les goûts; qu’on aime classique ou contemporain, paroles ou musique, danse ou théâtre, chacun pourra composer son programme, ajoutant au plaisir du spectacle celui des moments passés dans le pré autour du théâtre, à déguster les spécialités du pays. Un bus attend le public à la sortie; seul problème, la réservation ne se fait que par SMS. Cependant, au départ, on a des chances de trouver quelqu’un qui vous enregistre sur son téléphone mobile si vous n’en avez pas.

www.theatredujorat.ch