La Lonza, une affaire loin d’être terminée!

Il faut le dire • Il semblerait que, pendant plusieurs décennies, le Conseil d’Etat Valaisan était au courant de la pollution au mercure provoquée par l’entreprise chimique Lonza à Viège, dans le Haut-Valais. Cette pollution a créé des problèmes écologiques et sur la santé des citoyens. Plus de 250 cas d’intoxication ont été recensés entre 1920 et 1950, selon la RTS...

Il semblerait que, pendant plusieurs décennies, le Conseil d’Etat Valaisan était au courant de la pollution au mercure provoquée par l’entreprise chimique Lonza à Viège, dans le Haut-Valais. Cette pollution a créé des problèmes écologiques et sur la santé des citoyens. Plus de 250 cas d’intoxication ont été recensés entre 1920 et 1950, selon la RTS.

Alors que ces révélations font surface suite à une injonction du Tribunal cantonal valaisan, le département en charge du dossier, celui du conseiller d’Etat PDC Jacques Melly, précise qu’«il est difficile de s’exprimer sur le passé» et qu’il «souhaite se concentrer sur l’assainissement des terrains pollués.» Autrement dit, ne cherchons pas à remuer le passé, ne cherchons pas à savoir quelle est l’implication du Conseil d’Etat valaisan dans cette affaire, et surtout ne cherchons pas à savoir qui sont les vrais responsables.

La semaine dernière le Grand Conseil valaisan a demandé que la commission de gestion fasse la lumière sur cette affaire. Il a cependant refusé qu’une commission d’enquête parlementaire soit mise en place. Dommage! Les députés ont raté une belle occasion de se donner le pouvoir d’investigation nécessaire pour aller au fond des choses.

L’affaire a même rebondi au Grand Conseil vaudois, où le popiste Vincent Keller a déposé une interpellation pour demander d’une part si le conseil d’Etat vaudois était au courant des pollutions engendrées durant des décennies et quel était leur impact sur sol vaudois, et d’autre part si le Canton de Vaud comptait demander réparation voire porter plainte contre le Conseil d’Etat valaisan pour les éventuels préjudices subis sur sol vaudois par cette pollution.

Si le Conseil d’Etat valaisan a tu cette affaire pendant des décennies, on peut légitimement se demander si d’autres entreprises pollueuses valaisannes n’ont pas été «couvertes» par le gouvernement valaisan et comment ce silence a été obtenu? D’où l’importance, à notre avis, d’une enquête externe et indépendante.