Les candidats au Grand Conseil à la question

Genève • Annick Ecuyer, candidate du PdT, est conseillère municipale en ville de Genève (première personne transgenre à accéder à cette fonction), architecte logiciel et étudiante HES.

Quels sont d’après vous les enjeux principaux pour la prochaine législature?
Beaucoup de choses sont importantes et comme députée au Grand Conseil, il faut toucher à tout. En tant que personne transgenre, il me tient particulièrement à cœur de défendre les droits des personnes LGBT, vu que c’est un domaine où il y a passablement de retard. Les discriminations ou violences liées à l’identité de genre par exemple ne sont pas prises en compte de façon spécifique, la police n’est pas formée pour cela, ou la procédure pour changer de prénom à l’Etat civil est très complexe.

Il y a aussi beaucoup à faire pour soutenir les personnes en situation précaire, notamment du fait des multiples attaques de la droite sur les protections que sont le chômage ou l’aide sociale. On observe actuellement une accentuation des différences entre riches et pauvres. Cela ne peut pas continuer. L’objectif est d’avoir une société beaucoup plus égalitaire, qui prenne en compte toute la population. Il y a beaucoup à faire pour rendre sa dignité à tout le monde.

En résumé, les questions liées aux LGBTI, féministes et de classe me tiennent particulièrement à cœur.

Ensemble à Gauche vient de déposer 9 objets parlementaires en faveur d’un renforcement des droits des personnes LGBTI à Genève. Pouvez-vous nous en dire un peu plus?

Nous proposons notamment d’interdire les opérations à la naissance qui visent à assigner un sexe biologique aux personnes intersexe. Il s’agit de mutilations sexuelles qui ne sont pas nécessaires, mais pratiquées uniquement pour remettre ces personnes «dans la norme». Ce type de pratique est considéré comme un «soin», mais en fait il ne s’agit pas d’une maladie! Par ailleurs, nous amenons plusieurs propositions concernant les personnes trans. Celles-ci sont souvent oubliées dans les luttes LGBT, qui se concentrent surtout sur les personnes lesbiennes ou gaies. Nous demandons notamment qu’il soit possible de changer de prénom et de genre à l’Etat civil sur la base de l’autodétermination et non de contraintes médicales spécifiques.