Le Venezuela joue son avenir politique

Elections • Après un premier report, les élections présidentielles auront lieu le 20 mai. Nicolas Maduro affrontera Henri Falcon, sur fond d’appel au boycott du scrutin de la droite radicale et d’urgence économique.

Le 20 mai se dérouleront au Venezuela les élections présidentielles et municipales, ainsi que celles des conseils législatifs régionaux. Président sortant depuis 2013, Nicolas Maduro affrontera l’avocat et ancien militaire Henri Falcon dans le premier scrutin. Ancien gouverneur de la province de Lara, candidat de l’Alliance Avancée progressiste, formation appartenant à la Table de l’unité démocratique (MUD) de l’opposition et présentée comme une formation de centre-gauche, l’opposant, qui a appartenu au chavisme, dit défendre une gauche «moderne, modérée, progressiste comme celle de Lula ou Michelle Bachelet au Chili».

Trois autres candidats participeront au scrutin: Reinaldo Quijada, ingénieur né à Genève, ancien membre du Parti socialiste uni du Venezuela (PSUV) et candidat de l’Unité politique populaire 89, Javier Bertucci, un pasteur évangélique et l’homme d’affaires et indépendant Luis Alejandro Ratti.

«La clé de ces élections sera la participation. Le vote est volontaire et peut être exercé par 20 millions et demi de citoyens. De nombreux facteurs influenceront le scrutin. Parmi eux, l’hyperinflation, qui transforme les salaires en eau et sel, et le blocus financier (des USA, ndlr) qui empêche le Venezuela d’acquérir la nourriture et les médicaments dont sa population a besoin», estime Manuel Cabieses Donso, rédacteur en chef de la revue chilienne Point final.

Rappelons que l’aile radicale de l’opposition au président sortant a appelé au boycott des élections par abstention. Tout en dénonçant une politique économique gouvernementale erronée, «qui a favorisé des groupes civils et militaires qui se sont enrichis au détriment des secteurs populaires», le Parti communiste vénézuélien (PCV) soutiendra la candidature de Nicolas Maduro, en rejetant le boycott de la droite «fasciste et pro-impérialiste».