Monnaie pleine: il faut aller plus loin

Courrier des lecteurs • Julien Gressot, président de la section de La Chaux-de-Fonds du POP, soutient l’initiative Monnaie pleine, mais estime que le pouvoir du secteur bancaire devrait être encore mieux contrôlé.

Actuellement la création monétaire n’est qu’à 10% du ressort de la Banque nationale suisse (BNS). Le 90% restant est de la monnaie électronique créée par les banques d’affaires. Certaines banques prennent des risques inconsidérés, sachant pertinemment qu’elles seront sauvées par les contribuables en cas de problème, comme en 2008. Contrôler cette création monétaire permettra de limiter les risques de crises économiques liées à la spéculation de ces banques, mais aussi de reposer la masse d’argent sur du concret, afin de sécuriser l’argent placé sur un compte bancaire en cas de faillite, ce qui n’est que très partiellement le cas actuellement.

La création monétaire offre des bénéfices énormes aux banques privées grâce aux intérêts demandés en échange. Laisser à la BNS le soin de se charger de cela offre non seulement une plus grande sécurité financière, mais aussi de plus grands bénéfices à redistribuer aux collectivités, donc au peuple.

La monnaie pleine permettra de limiter le pouvoir presque illimité du secteur bancaire privé. Cependant, aux yeux du POP, qui soutient l’initiative, elle ne va pas assez loin car la BNS n’est pas dirigée de manière démocratique. Lors de la crise de 2008, personne n’a eu son mot à dire pour savoir s’il fallait donner des milliards aux banques coupables de spéculation. Aujourd’hui, la situation est de nouveau incontrôlable. Le risque est grand qu’à la prochaine crise, on nous ressorte l’argument du too big to fail. Pour que le peuple ait le choix, le POP souhaite que la BNS soit étatisée, afin que le système bancaire serve tout le monde et pas uniquement une petite minorité privilégiée.

Malgré cette limitation dans la portée de l’initiative, le POP soutient la Monnaie pleine car c’est un premier pas dans le bon sens.