Offensive de la droite néolibérale en Amérique latine

Il faut le dire • La droite est à l'offensive en Amérique latine.

L’ex-président du Brésil, Lula da Silva, en prison depuis plus d’un mois, reste le candidat aux élections présidentielle d’octobre 2018 le plus sérieux, devançant largement son plus proche concurrent selon tous les sondages. Ceux qui l’ont traîné devant la justice sont tous corrompus alors que sa condamnation, confirmée en appel en janvier 2018, est basée sur une conviction de «pots-de-vin», concernant la rénovation d’une maison appartenant à un ami, sans preuve tangible!

Mais elle fait suite à un matraquage médiatique et comme Lula dit lui-même: «Je ne leur pardonne pas d’avoir envoyé à la société l’idée que je suis un voleur. J’ai rêvé qu’il était possible de gouverner en incluant des millions de pauvres, qu’un ouvrier métallurgique sans diplôme amènerait les noirs à l’Université. J’ai commis le crime de mettre des pauvres dans les Universités, des pauvres qui mangent de la viande et voyagent en avion. Pour ce crime, ils m’accusent. J’ai rêvé, et si c’est ça mon crime, je continuerai d’être un criminel.» Doit-on rappeler ses programmes «faim zéro» et «droit à la terre et à un toit», qui ont sorti plus de 20 millions de brésiliens de l’extrême pauvreté?

La droite oligarchique et les grandes firmes multinationales, associées à l’armée, veulent empêcher par tous les moyens un retour au pouvoir du Parti des travailleurs (PT), dont Lula est l’incarnation: ils ont déjà fomenté un coup d’Etat parlementaire contre la présidente élue Dilma Rousseff en 2016, mettant à sa place Michel Temer, dont la corruption est largement prouvée et qui cherche depuis à empêcher Lula de se représenter. Mais après 2 ans de gouvernement Temer, les brésiliens constatent déjà les dégâts: c’est la raison de la popularité de Lula.

Cette offensive de la droite néolibérale se sent partout en Amérique Latine. En Argentine, le gouvernement Macri a ruiné le pays en moins de 2 ans, contraint à demander ces jours une aide de 30 milliards de dollars au FMI pour éviter le chaos financier, tout en imposant des augmentations de taxes sur l’eau et l’énergie, impossibles à payer pour la majorité des gens.

Une réalité qu’il faut avoir bien en tête lorsque l’on observe et analyse ce qui se passe au Venezuela, ou encore au Nicaragua. Sans nécessairement partager toutes les décisions de ces gouvernements, il faut se demander si nous sommes bien informés sur ce qu’il se passe, et surtout si leurs opposants portent des projets qui sont réellement plus populaires, de redistribution des richesses, d’inclusion et d’espoir pour les gens?