Le libéralisme ne doit plus diriger notre agriculture

il faut le dire • La politique agricole doit changer, il n'y a pas d'autre choix possible. Et les voix discordantes à ce sujet, comme celle d'Uniterre, doivent pouvoir continuer à se faire entendre.

La politique agricole doit changer, il n’y a pas d’autres choix possible. Elle doit permettre aux agriculteurs de mieux vivre de leur production et être plus respectueuse de l’environnement. Il faut lui redonner une dimension locale et proche du consommateur. Actuellement, seuls Cuba et un ou deux autres pays ont pris ou commencent à prendre des mesures pour amorcer un changement de paradigme. Hélas, dans nos pays industrialisés, rien ne bougera tant que les gouvernements se font les chantres d’un libéralisme agricole aux mains de l’économie et des multinationales de l’agrochimie et de l’agro-industrie.

Même si quelques initiatives viennent un peu bousculer ce dogme, comme l’initiative sur la souveraineté alimentaire ou celle qui vise à interdire les pesticides de synthèses sur notre territoire. Johann Schneider-Ammann, ministre de l’agriculture, n’incarnera jamais le changement. En proposant des accords commerciaux avec les pays du Mercosur, il persiste dans une politique toujours plus libérale, qui signera l’arrêt mort des exploitations agricoles du pays. On pourrait aussi citer le conseil fédéral, qui a dernièrement réaffirmé que l’utilisation du glyphosate n’était pas dangereuse et qu’il n’envisageait donc aucune mesure pour l’interdire. L’OMS ne fait pas la même analyse!

S’il y a d’un côté une économie forte, qui veut faire main basse sur l’agriculture, il y a aussi une série de paysans, de citoyens, de consom’acteurs, qui développent des alternatives sérieuses, estimant qu’un changement est possible. Ceux-ci doivent se faire entendre! Hélas, l’une de leur voix en Suisse, le syndicat paysan Uniterre, a annoncé récemment qu’il rencontrait de très importantes difficultés financières. Ceci alors même que la campagne pour son initiative sur la souveraineté alimentaire est lancée et que celle-ci sera votée en septembre.

Il est impensable que cette organisation, qui bouscule la pensée unique en matière d’agriculture, mette sous peu la clé sous le paillasson. Ses adversaires auraient alors gagné une première bataille. Pour éviter cela, répondre à l’appel à soutien lancé par Uniterre est fondamental. Ce d’autant plus que l’initiative soumise au vote le 23 septembre lui permettra d’être sur le devant de la scène et d’espérer repartir à nouveau!

https://uniterre.ch/fr/thematiques/uniterre-besoin-de-vous-maintenant