Schneider-Ammann doit revoir sa stratégie agricole

Agriculture • Le 4 juin, le Conseil national a sèchement renvoyé au conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann sa stratégie agricole 2022

Le 4 juin, le Conseil national a sèchement renvoyé au conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann sa stratégie agricole 2022. Présenté en novembre, ce rapport très libéral entend notamment renforcer les accords de libre-échange, par exemple avec le Mercosur, et réduire la protection douanière en vigueur en Suisse. Ainsi, il est prévu d’adapter voire d’abandonner le système des contingents tarifaires et de supprimer la totalité des droits de douane pour les produits non sensibles. «Les conséquences sur le secteur agricole seraient très fortes, notamment avec des baisses des prix à la production. Les pertes économiques seraient de l’ordre de 0,8 à 1 milliard de francs par an, soit une diminution du revenu sectoriel de l’agriculture de 1000 francs par mois et par exploitation. Le changement structurel représenterait 1300 cessations d’activité par an», a souligné le député jurassien PDC, Jean-Paul
Gschwind.

Une majorité de la commission de l’économie, soutenue par l’Union suisse des paysans (USP), demandait un renvoi du rapport au gouvernement et de traiter séparément les futurs accords de libre-échange, en tenant compte des intérêts de l’ensemble de l’économie. Elle voulait aussi que la prochaine réforme de l’agriculture tienne compte de l’article 104a de la Constitution fédérale concernant la sécurité alimentaire, voté en septembre 2017 par la population suisse. Elle demandait enfin que le Conseil fédéral remanie son calendrier, esquissé dans le rapport, relatif à la suite du processus de mise en œuvre de la prochaine Politique agricole, en intégrant les résultats des diverses initiatives populaires concernant l’agriculture (initiative pour des aliments équitables, initiative pour la souveraineté alimentaire, initiative pour une eau potable propre, etc.). Cette proposition a été acceptée par 102 voix contre 62.